La Wica
Le NROOGD
Dion Fortune & The
Society of Inner Light
Alex Sanders & la
Tradition Alexandrienne
Chamanisme / Faery /
Huna
Magie Enochienne
Reclaiming / Feri /
3rd Road
Thelema
Tubal Cain
Autres
Charles Cardell et le
Coven d'Atho
Bill Gray et le Sangreal
Madeline Montalban
Rosaleen Norton
Wicca Germanique
Majestic Order
Coutumes et Traditions
Projections Astrales
L'Oracle Rider-Waite
Crapaud et Sorcellerie
Hécate
Cordes et Ficelles
Sorcellerie au Cinéma
Divination
Divers
La Librairie
Le Cercle de la Pierre
Sorcière Liens
Dernières
mises à jour du site
|
Coutumes et Traditions Populaires, Païennes et Sorcières
L'Arbre de Mai
par Véro

Ainsi que je le disais dans le texte sur les moissons, nous sommes de grands
voyageurs, et, alors que nous voyions des carrés de blés non récoltés, nous
voyions aussi, à d’autres périodes, des arbres de mai dans les cours et sur les
places des villages en Allemagne.
Là bas on l’appelle Maibaum (arbre de mai) Maistange (poteau de mai) ou
simplement Maie.
Il est composé d’un tronc généralement écorcé, qui peut atteindre 50 mètres,
ceint à son sommet d’une couronne et d’un gros bouquet (parfois ce peut être un
petit sapin qui fait office de bouquet).
Tel qu’on le connaît aujourd’hui il n’existe en fait que depuis le 16ème siècle
et il a été surtout popularisé à la fin de la seconde guerre mondiale via la
propagande nazi qui en avait fait un symbole du réveil de la nature. Il était
tombé en désuétude et est revenu sur le devant de la scène dans les années 70
On l’appelle « arbre de mai » mais il peut aussi être érigé à la Pentecôte ou à
la Saint Jean d’été. D’ailleurs en Suède c’est le mittsommerbaum : l’arbre du
milieu de l’été.
En des temps plus anciens (13ème au 18ème siècles) il a connut bien des déboires
: d’un côté les soldats voulaient que la tradition soit sauvegardée car qui
disait érection d’arbre de mai disait bière gratuite, mais parallèlement à cela
l’église voulait s’en défaire car il s’agissait bien d’une tradition païenne (on
l’aurait rapproché des menhirs, mais aussi des poteaux centraux des yourtes, et
de l’arbre qui permet aux chamans d’accéder au monde d’en haut), et les
propriétaires des forêts auraient aimé que cela cesse, mais les jeunes hommes
qui fabriquaient lesdits arbres voulaient que cela continue car ils étaient les
héros de toute l’affaire.
Il y avait donc l’arbre du village, celui qu’on dressait en son centre. Le jeu
consistait à aller voler celui du village voisin et à demander une rançon
(payable en bière). Donc il y avait des groupes dévolus à la surveillance du
mat. Si malgré toutes les précautions l’arbre était volé et que par le plus
grand des hasards personne ne le réclamait, ceux qui l’avaient subtilisé le
dressaient dans leur propre village, mais il devenait alors le « schandbaum »
l’arbre de la honte ! L’arbre de honte, au lieu d’être couronné de verdure,
l’était d’un balai. Il était toutefois interdit de s’en prendre physiquement aux
gardiens du mat. Et l’arbre lui-même devait être volé sans être abîmé. Qu’un
gardien posât la main sur le mat et il devenait aussitôt tabou.
Cet arbre devait rester en place pendant tout le mois. Avant d’être érigé il
était promené triomphalement dans tout le village. Dans certains endroits on
fabriquait tous les ans un nouveau mat, dans d’autres on réutilisait le même mat
et durant le reste de l’année on l’immergeait ans un cours d’eau. Si durant la
période d’érection le tronc avait des rejets, cela annonçait des « événements »
à venir.
Il y avait donc ces arbres « communaux » et puis il y avait ceux qu’on plantait
dans son jardin, ou dans celui du voisin. Si on le plantait chez le voisin
c’était en général un arbre de honte qu’on lui dédiait. Or, comme personne
n’aurait voulu être ainsi désigné, tout le monde se levait extrêmement tôt ce
matin du 1er mai afin d’ôter éventuellement toute trace de honte devant chez
soi, mais aussi de vérifier quel autre voisin aurait été concerné !
Et comme l’amour est également une valeur universelle, les jeunes hommes
célibataires profitaient de cette nuit de Walpurgis pour fabriquer des cœurs en
roses et en rubans qu’ils plaçaient sous la fenêtre de leur aimée. Il veillaient
là durant toute la nuit afin d’éviter les vols. Dans d’autres régions ils
fabriquaient un petit arbre de mai (en bouleau bien souvent) qu’ils plaçaient
dans le jardin de l’aimée.
La nuit de Walpurgis vient de Sainte Walpurga (qui tombe fort à propos) sainte
patronne des fermières et des employées de maison. Elle est aussi la protectrice
des arts magiques. Durant cette nuit donc pendant que les sorcières étaient au
sabbat, les jeunes hommes (du moins ceux qui ne veillaient pas leur cœur en
roses et rubans) faisaient des farces : décrocher les volets des maisons et les
protes des granges, déplacer les objets, les brouettes, les outils agricoles,
barricader les portes des fermes avec des planches ou un tas de fumier, dérouter
l’eau du puits pour qu’elle entre dans les maisons…. Aujourd’hui la tradition
perdure, mais ils s’en prennent aux voitures, aux panneaux routiers, aux meubles
de jardin !
retour
|