La Wica

  Le NROOGD

  Dion Fortune & The Society of Inner Light

  Alex Sanders & la Tradition Alexandrienne

  Chamanisme / Faery / Huna

  Magie Enochienne

  Reclaiming / Feri / 3rd Road

  Thelema

  Tubal Cain

  Autres
    Charles Cardell et le Coven d'Atho
    Bill Gray et le Sangreal
    Madeline Montalban
    Rosaleen Norton
    Wicca Germanique

    Majestic Order

    Coutumes et Traditions

    Projections Astrales

    L'Oracle Rider-Waite

    Crapaud et Sorcellerie

    Hécate

    Cordes et Ficelles

    Sorcellerie au Cinéma
   
 Divination
    Divers

La Librairie

Le Cercle de la Pierre Sorcière

Liens

Dernières mises à jour du site


 

Rosaleen Norton une auto-biographie (4)

Selon la légende, les sorcières chevauchent des balais. Mais Rosaleen, la Sorcière de King’s Cross a voyagé en se cachant dans un train de marchandises.
Dans ce numéro du Post Mlle Norton conclut l’histoire de sa vie.

La Sorcière qui fait de l’auto-stop
par Rosaleen Norton in Australian Post du 7 février 1957
version française Tof
 

Au East Sydney Technical College on a continué à me faire les reproches qu’on m’a toujours faits – il y a même eu deux enseignants qui ont suggéré que je sois expulsée car j’aurais eu une influence démoralisatrice.
Ils basaient leurs objections sur le sujet de mes dessins.
Mais feu Rayner Haff, qui était alors à la tête de l’Ecole d’Art, croyait qu’une imagination vive et débridée était nécessaire au développement artistique.
Il m’a libérée des obligations scolaires et m’a laissée me concentrer sur le dessin d’après modele vivant et sur la composition. Comme pour la première fois j’étais encouragée à travailler en permanence ma forme d’art personnelle je suis devenue une élève exemplaire.
Puis j’ai obtenu un emploi en tant que jeune artiste au « Smith's Weekly » (un journal qui n’existe plus aujourd’hui et qui avait déjà publié quelques histoires étranges que j’avais écrites lorsque j’avais 15 ans).
Juste avant de rejoindre le « Smith’s » j’ai été reconnue comme la première femme Australienne à dessiner sur les trottoirs. J’avais besoin d’un peu d’argent, j’ai eu cette idée toute seule – et mon premier gain fut de 17$ et un penny (ce qui à l’époque était une petite fortune).
Le travail au Smith’s Weekly n’a pas duré très longtemps. Surtout à cause des filles séduisantes et insipides que j’étais censée dessiner pour illustrer de façon cauchemardesque le journal. Je n’étais pas fâchée de quitter le journal parce que mon œil commençait à trouver pervers les vampires, les harpies et les diablesses que je dessinais en les faisant ressembler à des pin-up.
Lorsque j’ai projeté de quitter le domicile de mes parents, la seule chose que j’avais oubliée c’était l’argent. A la gare, je n’avais pas d’argent, j’ai réalisé que je n’avais pas un centime. Je ne pouvais pas marcher jusqu’en ville avec deux lourdes valises. J’ai réussi à emprunter un peu d’argent à la bibliothécaire locale. Ce fut pour moi un véritable triomphe et j’ai eu la possibilité de prendre le train – jusqu’à la ville.
Je devais ensuite trouver de l’argent pour payer une chambre. J’ai laissé mes valises à la gare et j’ai téléphoné à plusieurs studios artistiques pour me proposer comme modèle. J’étais un bon modèle, non pas à cause de mes courbes, qui étaient et sont toujours surtout notables par leur absence, mais étant moi-même une artiste, je savais quelles étaient les meilleures poses pour un dessinateur. Il y avait beaucoup de travail, mais toujours pour deux ou trois jours plus tard.
En rencontrant mon petit ami, j’ai appris qu’il avait lui aussi perdu son travail. Mais nous avions tout de même assez d’argent pour prendre une toute petite chambre à bon marché dans un fabuleux vieux bâtiment sur Gloucester street – au Ship and Mermaid Inn, le premier pub de Sydney qui est devenu plus tard un repaire d’artistes, d’écrivains, de musiciens et d’ivrognes.
Et c’est ainsi qu’a commencé une vie où le monde extérieur se mélangeait avec le monde intérieur. La bohême de Sydney était (et est toujours) souvent plus fantastique que le Paris décrit par Henri Murger, toutes sortes de peintres, poètes, écrivains, etc., hommes et femmes, miséreux, talentueux, et époux bigames des Arts et de l’alcool arrivaient et s’en allaient.
Les chambres et les studios avait des limites élastiques - on pouvait arriver chez soi et trouver quelqu’un qui travaillait comme un fou ou qu’une fête avait lieu - des dessins étranges, des bagages, des bouteilles ou des corps par terre, parfois en train de se battre ou de se bécoter de bon cœur et l’on devait faire du bruit pour être remarqué ou encore être contraint d’aller envahir à son tour le logement de quelqu’un d’autre.
Puis il y a eu une vie proche de la clochardisation, plusieurs voyages dont le plus long, juste avant la guerre, nous a menés, moi et mon ex-mari à Melbourne, puis à Cairns, où nous avons passé une grande partie de la saison des pluies. J’ai appris à monter à bord des trains de marchandises en marche. C’était une nécessité car en été il était techniquement parlant impossible d’aller par la route de Brisbane à Cairns. Nous avons voyagé en trains de marchandises, car dans le Queensland il était assez facile d’y monter, car ils sont plus petits que ceux de la New South Wales Rail. J’ai parlé de schéma de vie comme des motifs récurrents. Les épisodes suivants montrent le fonctionnement d’un autre type de schéma et j’invite tous ceux qui voient partout des coïncidences à y réfléchir.
Lorsqu’avec Gavin Greenlees et moi sommes allés en stop à Melbourne, c’était dans le but de trouver une galerie pour exposer mon travail.
Nous étions tous les deux complètement fauchés, sans aucune perspective apparente de gagner de l’argent.
Ce n’est qu’en arrivant à proximité de Melbourne quelques jours plus tard que tout à coup nous avons réalisé tous les deux que nous avions perdu contact avec tous ceux que nous connaissions là-bas. Il nous fallait au moins un contact, quelqu’un qui pourrait nous aider à trouver un lit pour dormir temporairement, etc.
Je me suis souvenue d’un étudiant de l’Université de Melbourne qui m’avait une fois rendu visite. Il m’avait dit de passer le voir si jamais je passais à Melbourne - mais quel était son nom? Je me souvenais seulement qu’on l’appelait « John » (ce qui n’est d’ailleurs pas son vrai nom) et dire à Gav de rechercher un étudiant appelé John c’était comme partir à la recherche de la proverbiale aiguille dans une botte de foin. Puis, à mon grand étonnement, Gavin a dit : « Est-ce que ce ne serait pas John Bolton, par hasard ? » C’était bien son nom, je me souvenais de quelque chose ressemblant à Borton, mais comment Gavin pouvait-il le savoir ? Soupçonnant une forme inattendue de perception extrasensorielle, je lui ai posé la question. « J’ai entendu Pierre parler de John Bolton. » a-t-il répondu. (Pierre était un étudiant que Gavin avait contacté deux ans avant de me rencontrer.) Est-ce que par hasard Pierre était toujours étudiant ? Nous nous sommes dirigés vers l’Université et nous l’avons finalement trouvé.
Voilà ce qui s’est passé ensuite : Oui, c’était le même « John Bolton » qui s’est révélé être un génie de l’organisation. Il nous a trouvé où dormir et il est devenu directeur général de l’ensemble du projet. A l’Université il a obtenu la Bibliothèque Rowden-White pour servir de salle d’exposition, il a avancé l’argent pour la majorité des dépenses, il a agi (très efficacement) comme agent publicitaire, et a en définitive travaillé comme un fou jusqu’à ce que je n’aie plus qu’à aller chercher mes œuvres à Sydney.
Nous sommes donc repartis vers Sydney. A cette époque (c’était la fin de l’automne 1949), il y avait des inondations sur toute la côte de la Nouvelle Galles du Sud et consternés nous avons rapidement constaté que le pont de Camden Vale était inondé depuis près d’une semaine et le trafic était bloqué des deux côtés du pont sur des kilomètres. Et nous devions être de retour à Melbourne bien avant le jour de l’inauguration. En arrivant dans la zone de Camden, le déluge a aimablement cessé pendant environ 24 heures, juste assez pour laisser passer les voitures, dont nous, sur le pont, après quoi il a à nouveau été recouvert par l’eau pendant une quinzaine de jours, mais cela n’avait pas d’importance pour nous, car nous allions retourner à Melbourne en train.
Le reste de l’histoire est bien connu – il y a eu des poursuites judiciaires, un procès, notre acquittement et une exposition qui a été rentable à plus d’un titre. Ce qui est peut-être généralement moins connu, c’est que le procès a été le premier succès dans son genre dans l’Etat de Victoria (grâce au talent de notre avocat).
Toutes sortes de faits étonnants se sont déroulés il y a quelques années lors de la production d’un livre d’art et de poésie - même le papier sur lequel il a été imprimé, est devenu disponible par une autre « coïncidence », exactement lorsque l’imprimeur en a eu besoin.
Tant de choses ont été écrites au sujet de mes expériences d’autohypnose et de pratiques analogues, je ne m’étendrai donc pas plus ici sur ce sujet.
J’ai été associée de façon si persistante au mot « obscénité », que je pense qu’il faut que je cesse de parler de ce genre de choses.
Il y a tellement de choses qui pourraient être essentielles à cette histoire à raconter ici: Les contacts avec toutes sortes d’occultistes au cours des années, les sorts avec leurs effets parfois inattendus, les manifestations magiques et autres, les expériences artistiques, les phénomènes psychologiques et les forces psychosomatiques peu connues, les esprits élémentaires et assimilés (y compris ceux qu’on qualifie de « Puissances de l’Air »), la vie ou les aspects dignes de l’opéra-comique et une centaine d’autres sujets, mais l’espace à ma disposition est limité.

 

retour

     

 

Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!