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Rosaleen Norton une
auto-biographie (4)
Selon la légende, les sorcières
chevauchent des balais. Mais Rosaleen, la Sorcière de King’s Cross a voyagé en
se cachant dans un train de marchandises.
Dans ce numéro du Post Mlle Norton conclut l’histoire de sa vie.
La Sorcière qui fait de l’auto-stop
par Rosaleen Norton in Australian Post du 7 février 1957
version française
Tof
Au East Sydney Technical College on a continué à me faire les reproches qu’on
m’a toujours faits – il y a même eu deux enseignants qui ont suggéré que je sois
expulsée car j’aurais eu une influence démoralisatrice.
Ils basaient leurs objections sur le sujet de mes dessins.
Mais feu Rayner Haff, qui était alors à la tête de l’Ecole d’Art, croyait qu’une
imagination vive et débridée était nécessaire au développement artistique.
Il m’a libérée des obligations scolaires et m’a laissée me concentrer sur le
dessin d’après modele vivant et sur la composition. Comme pour la première fois
j’étais encouragée à travailler en permanence ma forme d’art personnelle je suis
devenue une élève exemplaire.
Puis j’ai obtenu un emploi en tant que jeune artiste au « Smith's Weekly » (un
journal qui n’existe plus aujourd’hui et qui avait déjà publié quelques
histoires étranges que j’avais écrites lorsque j’avais 15 ans).
Juste avant de rejoindre le « Smith’s » j’ai été reconnue comme la première
femme Australienne à dessiner sur les trottoirs. J’avais besoin d’un peu
d’argent, j’ai eu cette idée toute seule – et mon premier gain fut de 17$ et un
penny (ce qui à l’époque était une petite fortune).
Le travail au Smith’s Weekly n’a pas duré très longtemps. Surtout à cause des
filles séduisantes et insipides que j’étais censée dessiner pour illustrer de
façon cauchemardesque le journal. Je n’étais pas fâchée de quitter le journal
parce que mon œil commençait à trouver pervers les vampires, les harpies et les
diablesses que je dessinais en les faisant ressembler à des pin-up.
Lorsque j’ai projeté de quitter le domicile de mes parents, la seule chose que
j’avais oubliée c’était l’argent. A la gare, je n’avais pas d’argent, j’ai
réalisé que je n’avais pas un centime. Je ne pouvais pas marcher jusqu’en ville
avec deux lourdes valises. J’ai réussi à emprunter un peu d’argent à la
bibliothécaire locale. Ce fut pour moi un véritable triomphe et j’ai eu la
possibilité de prendre le train – jusqu’à la ville.
Je devais ensuite trouver de l’argent pour payer une chambre. J’ai laissé mes
valises à la gare et j’ai téléphoné à plusieurs studios artistiques pour me
proposer comme modèle. J’étais un bon modèle, non pas à cause de mes courbes,
qui étaient et sont toujours surtout notables par leur absence, mais étant
moi-même une artiste, je savais quelles étaient les meilleures poses pour un
dessinateur. Il y avait beaucoup de travail, mais toujours pour deux ou trois
jours plus tard.
En rencontrant mon petit ami, j’ai appris qu’il avait lui aussi perdu son
travail. Mais nous avions tout de même assez d’argent pour prendre une toute
petite chambre à bon marché dans un fabuleux vieux bâtiment sur Gloucester
street – au Ship and Mermaid Inn, le premier pub de Sydney qui est devenu plus
tard un repaire d’artistes, d’écrivains, de musiciens et d’ivrognes.
Et c’est ainsi qu’a commencé une vie où le monde extérieur se mélangeait avec le
monde intérieur. La bohême de Sydney était (et est toujours) souvent plus
fantastique que le Paris décrit par Henri Murger, toutes sortes de peintres,
poètes, écrivains, etc., hommes et femmes, miséreux, talentueux, et époux
bigames des Arts et de l’alcool arrivaient et s’en allaient.
Les chambres et les studios avait des limites élastiques - on pouvait arriver
chez soi et trouver quelqu’un qui travaillait comme un fou ou qu’une fête avait
lieu - des dessins étranges, des bagages, des bouteilles ou des corps par terre,
parfois en train de se battre ou de se bécoter de bon cœur et l’on devait faire
du bruit pour être remarqué ou encore être contraint d’aller envahir à son tour
le logement de quelqu’un d’autre.
Puis il y a eu une vie proche de la clochardisation, plusieurs voyages dont le
plus long, juste avant la guerre, nous a menés, moi et mon ex-mari à Melbourne,
puis à Cairns, où nous avons passé une grande partie de la saison des pluies.
J’ai appris à monter à bord des trains de marchandises en marche. C’était une
nécessité car en été il était techniquement parlant impossible d’aller par la
route de Brisbane à Cairns. Nous avons voyagé en trains de marchandises, car
dans le Queensland il était assez facile d’y monter, car ils sont plus petits
que ceux de la New South Wales Rail. J’ai parlé de schéma de vie comme des
motifs récurrents. Les épisodes suivants montrent le fonctionnement d’un autre
type de schéma et j’invite tous ceux qui voient partout des coïncidences à y
réfléchir.
Lorsqu’avec Gavin Greenlees et moi sommes allés en stop à Melbourne, c’était
dans le but de trouver une galerie pour exposer mon travail.
Nous étions tous les deux complètement fauchés, sans aucune perspective
apparente de gagner de l’argent.
Ce n’est qu’en arrivant à proximité de Melbourne quelques jours plus tard que
tout à coup nous avons réalisé tous les deux que nous avions perdu contact avec
tous ceux que nous connaissions là-bas. Il nous fallait au moins un contact,
quelqu’un qui pourrait nous aider à trouver un lit pour dormir temporairement,
etc.
Je me suis souvenue d’un étudiant de l’Université de Melbourne qui m’avait une
fois rendu visite. Il m’avait dit de passer le voir si jamais je passais à
Melbourne - mais quel était son nom? Je me souvenais seulement qu’on l’appelait
« John » (ce qui n’est d’ailleurs pas son vrai nom) et dire à Gav de rechercher
un étudiant appelé John c’était comme partir à la recherche de la proverbiale
aiguille dans une botte de foin. Puis, à mon grand étonnement, Gavin a dit : «
Est-ce que ce ne serait pas John Bolton, par hasard ? » C’était bien son nom, je
me souvenais de quelque chose ressemblant à Borton, mais comment Gavin
pouvait-il le savoir ? Soupçonnant une forme inattendue de perception
extrasensorielle, je lui ai posé la question. « J’ai entendu Pierre parler de
John Bolton. » a-t-il répondu. (Pierre était un étudiant que Gavin avait
contacté deux ans avant de me rencontrer.) Est-ce que par hasard Pierre était
toujours étudiant ? Nous nous sommes dirigés vers l’Université et nous l’avons
finalement trouvé.
Voilà ce qui s’est passé ensuite : Oui, c’était le même « John Bolton » qui
s’est révélé être un génie de l’organisation. Il nous a trouvé où dormir et il
est devenu directeur général de l’ensemble du projet. A l’Université il a obtenu
la Bibliothèque Rowden-White pour servir de salle d’exposition, il a avancé
l’argent pour la majorité des dépenses, il a agi (très efficacement) comme agent
publicitaire, et a en définitive travaillé comme un fou jusqu’à ce que je n’aie
plus qu’à aller chercher mes œuvres à Sydney.
Nous sommes donc repartis vers Sydney. A cette époque (c’était la fin de
l’automne 1949), il y avait des inondations sur toute la côte de la Nouvelle
Galles du Sud et consternés nous avons rapidement constaté que le pont de Camden
Vale était inondé depuis près d’une semaine et le trafic était bloqué des deux
côtés du pont sur des kilomètres. Et nous devions être de retour à Melbourne
bien avant le jour de l’inauguration. En arrivant dans la zone de Camden, le
déluge a aimablement cessé pendant environ 24 heures, juste assez pour laisser
passer les voitures, dont nous, sur le pont, après quoi il a à nouveau été
recouvert par l’eau pendant une quinzaine de jours, mais cela n’avait pas
d’importance pour nous, car nous allions retourner à Melbourne en train.
Le reste de l’histoire est bien connu – il y a eu des poursuites judiciaires, un
procès, notre acquittement et une exposition qui a été rentable à plus d’un
titre. Ce qui est peut-être généralement moins connu, c’est que le procès a été
le premier succès dans son genre dans l’Etat de Victoria (grâce au talent de
notre avocat).
Toutes sortes de faits étonnants se sont déroulés il y a quelques années lors de
la production d’un livre d’art et de poésie - même le papier sur lequel il a été
imprimé, est devenu disponible par une autre « coïncidence », exactement lorsque
l’imprimeur en a eu besoin.
Tant de choses ont été écrites au sujet de mes expériences d’autohypnose et de
pratiques analogues, je ne m’étendrai donc pas plus ici sur ce sujet.
J’ai été associée de façon si persistante au mot « obscénité », que je pense
qu’il faut que je cesse de parler de ce genre de choses.
Il y a tellement de choses qui pourraient être essentielles à cette histoire à
raconter ici: Les contacts avec toutes sortes d’occultistes au cours des années,
les sorts avec leurs effets parfois inattendus, les manifestations magiques et
autres, les expériences artistiques, les phénomènes psychologiques et les forces
psychosomatiques peu connues, les esprits élémentaires et assimilés (y compris
ceux qu’on qualifie de « Puissances de l’Air »), la vie ou les aspects dignes de
l’opéra-comique et une centaine d’autres sujets, mais l’espace à ma disposition
est limité.
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