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La Puissance de la Grande Déesse
CHAPITRE 1 :La redécouverte d’une ancienne religion
par Starhawk
version française Véro

La religion de la grande Déesse est peut être la plus ancienne religion du monde
occidental. Ses racines remontent plus loin que le christianisme, le judaïsme et
l’islam, plus loin que le bouddhisme et l’hindouisme, et elle est très
différente de toutes les « grandes » religions. Dans son esprit elle
Serait plus proche des traditions des amérindiens ou des chamans de l’arctique.
Elle ne se fonde ni sur des dogmes ou des règles, ni sur des écritures ou un
livre saints. La croyance en la grande déesse se base sur la connaissance de la
nature, et trouve son inspiration dans les mouvements de la lune et du soleil,
le vol des oiseaux, la lente croissance des arbres, et le passage des saisons.
Le symbole ancestral de l’indicible est la Déesse. Elle a mille noms et autant
de visages. Elle est la réalité derrière beaucoup de métaphores. Elle est la
vérité, elle est l’évidente déité, elle est dans tous les êtres, dans tout ce
qui est vivant. Elle n’est pas hors le monde, elle est le monde, et elle est
tout ce qui fait le monde : la terre, les étoiles, les pierres, l’eau vive, le
vent, les vagues, les feuilles et les branches, les boutons et les fleurs, les
femmes et les hommes. La Déesse –ancienne et intemporelle, la premières de tous
les Dieux ; la protectrice des chasseurs du néolithique et des premiers marins,
celle sous la protection de laquelle ont été apprivoisés les premiers animaux,
ont été trouvées les premières plantes médicinales ; celle à l’ombre de laquelle
ont débuté les premiers travaux manuels, celle à qui étaient dédiées les
premières pierres levées, celle qui a inspiré les premiers chants et les
premiers poèmes, celle qui survit aujourd’hui bien plus fort qu’elle ne le fit à
la Renaissance. Elle n’est pas simplement remise au goût du jour, mais bien plus
elle vit une nouvelle naissance, une nouvelle création. Ce sont avant tout les
femmes qui sont à l’origine de ce phénomène, et qui tirent la Déesse de son long
sommeil, elle, la représentation de la « légitimité et de l’aspect bénéfique du
pouvoir des femmes ».
Elle n’est pas définie comme un ensemble d’attributs, celles qui participent à
son retour parlent plutôt de bonheur créatif, de fructification du cœur et
l’esprit.
L’image de la Déesse inspire les femmes, les aide à se sentir divines, ressentir
leur corps comme sacré, leurs règles comme une bénédiction, les agressions comme
un bienfait, la colère comme un moyen de se nettoyer, et leur pouvoir, qu’elles
peuvent, selon le cas, maîtriser, ou laisser exprimer son côté destructeur,
comme la grande force qui est source de vie.
A travers la Déesse les femmes peuvent découvrir leur force, éclairer leur
esprit, accepter leur corps comme étant à elles seules, et accepter l’existence
des sentiments. Elles peuvent s’éloigner des rôles qui leurs sont dévolus et
devenir elles mêmes.
Mais pour les hommes aussi la Déesse est importante. La contrition des hommes
par l’autorité patriarcales de Dieu le Père est certes moins évidente mais non
moins tragique que celle des femmes. Le symbole de la Déesse permet aux hommes
de découvrir et d’intégrer l’aspect féminin de leur nature, qui est souvent
ressenti comme l’aspect le plus profondément enterré de leur personnalité.
L’amour de tout ce qui vit est l’éthique de base de la religion de la Grande
Déesse. Toute chose vivante doit être respectée et protégée. Ceci reconnaît
toutefois que la vie nourrit la vie, et que parfois il faut tuer pour survivre,
mais il ne faut jamais ôter la vie sans raison. Cela signifie aussi qu’il faut
œuvrer pour la préservation de la diversité biologique, contre la pollution
quelle qu’elle soit, et contre la destruction des espèces Le monde est une
manifestation de la Déesse, mais rien dans cette
représentation ne doit pousser à la passivité. Tout ce qui se passe en ce monde
est important.
La Déesse a besoin du soutien des hommes pour pouvoir s’épanouir pleinement.
L’harmonie qui résulte de l’équilibre entre les plantes et les animaux, entre
l’humain et le divin, n’est pas automatique, mais elle doit sans cesse être
renouvelée, et c’est là qu’interviennent les rituels.
Le travail spirituel, le travail que l’on fait en soi est le plus efficace, s’il
agit main dans la main avec les effets extérieurs. La méditation au sujet de
l’équilibre dans la nature peut être considérée comme un acte spirituel mais ne
le sera pas si elle est le pendant d’un tas d’ordure que l’on laisserait dans un
terrain vague.
La Déesse mère renaît à une nouvelle vie, et nous pouvons réclamer notre droit
fondamental à une profonde et pure joie de vivre. Nous pouvons ouvrir les yeux
et apprendre à accepter que rien ne doit être protégé de l’emprise de l’Univers,
et que rien ne doit être fait à son encontre, que nous ne craindrons pas d’autre
Dieu que le Monde, et que nous n’obéirons à nul autre.
Seule la Déesse, la Mère, la Spirale hélicoïdale, qui nous intègre et nous
conduit hors de l’acte d’être –naissance, mort, renaissance – elle dont le rire
fait vibrer toute chose, et qu’on ne peut trouver qu’à travers l’amour : l’amour
des arbres et des pierres, du ciel et des nuages, du parfum des fleurs et du
bruissement des vagues, de tout ce qui rampe et vole et nage et qui se meut ; à
travers l’amour de soi, et l’amour orgasmique, dispensateur de vie et créateur
de monde ; chacun de nous est unique comme l’est un flocon de neige, chacun est
sa propre étoile, chacun est l’enfant, l’amant, l’aimé de la Déesse.
Les pages qui suivent sont construites autour des éléments qui, à mon avis,
parmi tout ce qui a été dit au sujet de la religion de la Grande Déesse, sont
les plus raisonnables.
Les conseils que je donne ne doivent toutefois pas être suivis tête baissée, il
s’agit bien plus d’une ligne de conduite, d’un air sur lequel on peut aisément
improviser.
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