Nous devons être des Enfants Libres (à relire)
par Jack W. Parsons version française Tof

Prenez une idée (un phénomène) que vous souhaitez examiner. Vous pouvez immédiatement le placer dans la classe du Feu, de l’Air, de la Terre, ou de l’Eau et dans la sous-classe, du Feu de la Terre, de l’Eau de l’Air, etc. (…) on peut aussi le classer selon les Sephiroth. Il peut aussi être classé selon les cartes du Tarot qui comprend toutes ces classes. Maintenant, vous avez toutes les connaissances essentielles. Une divination vous donnera un savoir secret et vous pouvez développer cela en astral aussi loin que vous voulez. Une fois que vous aurez développé la technique astrale, vous pourrez obtenir des informations sur un sujet qui vous est totalement inconnu, dans ce cas vérifiez sur le plan physique.
Sur le plan astral, vous pouvez interroger des personnes vivantes et mortes, les dieux et les esprits, lire des livres et des archives, voir des scènes passées et présentes, selon votre initiation. Mais quelle que soit votre méthode, vous n’irez jamais au-delà de ce que votre grade actuel vous permet. Voilà pourquoi il est tellement nécessaire de vérifier patiemment et de comparer toutes les sources d’information, d’éliminer toutes les erreurs possibles et d’être sûr qu’on ne se moque pas de vous ou que vous ne vous trompez pas vous même. C’est dans l’application de l’ingénieuse méthode scientifique à des fins transcendantales que se trouve le succès, mais c’est la voie de tout grand artiste. La science, ou l’art, ou les deux peuvent être inconscient, mais ils sont toujours là.
Vous devez maintenant avoir une image de la Magick. Le temple est votre univers, votre corps est l’autel, vos pouvoirs sont les armes (les instruments), le Tarot est votre manuel et l’astral c’est le medium sur lequel vous évoluez. Tous les phénomènes, quelle que soit la classification arbitraire de les classer entre objectifs et non objectifs, invitent à se poser deux questions, Qu’est-ce que cela signifie pour vous et comment devez-vous vous en servir ?
Tout est magique, chaque acte est un acte magique s’il est dicté par la Volonté : le petit monde de la conscience objective flotte dans le grand monde de la Magick, ils ne sont séparés qu’en raison de la volonté de séparation. Nous sommes entourés de miracles et immergés dans les miracles, il faut juste ouvrir les yeux sur un monde miraculeux. La rédemption ou l’initiation d’autres personnes consiste simplement à avoir été vous-même en cette occasion et avoir été capable, dans une certaine mesure, de communiquer vos expériences. Elle ne peut pas être faite par un autre moyen - toutes les autres activités Messianiques seraient de vaines tentatives de se convertir soi-même (en autre chose) pour faire quelque chose en quoi vous ne croyez pas et que vous ne connaissez pas. Voilà pourquoi il faut toujours commencer par votre propre réalisation.
Pour vous réaliser vous devez tout simplement voir consciemment ce que vous savez inconsciemment depuis longtemps. En fait, tout cela est presque ridicule. Vous faites de gros efforts pour renoncer à votre ego, la petite pièce que vous gardez soigneusement au fond de votre poche et maintenant que vous la sortez, elle vous permet d’acheter une place pour le plus grand spectacle sur terre ainsi que de la glace et du gâteau pour chaque jour de votre vie. Naturellement le retour sur terre est douloureux - vous revenez pour dire aux enfants dehors comme ils sont stupides et leur parler de tout ce qu’ils n’ont pas, et si vous avez oublié comment parler leur langue vous en serez pour vos frais. C’est juste ça - un cirque - un carnaval en grandes pompes (…) ou comme l’a vu  l’honorable St. Rabelais dans ses verres de vin quand il hurlait - Vivez Joyeux !
Voilà pourquoi, dans les carnavals et les mascarades on a toujours l’impression d’être sur le point de basculer vers quelque chose de beaucoup plus fort - vous êtes ! - Vous êtes sur le point de savoir que tout est un carnaval et une mascarade. Vous voyez, pour pas bien cher, une image du monde. Après cela vient la mélancolie, mais seulement parce que vous ne pouvez plus supporter la sagesse - parce que vous voulez qu’on vous rende la petite pièce que vous gardiez soigneusement au fond de votre poche. C’est la vie telle qu’elle doit être vécue, consciemment, commensurablement. Les rituels - les danses - sacrées et profanes, solennelles et sauvages, en alternance avec les festivals. Nous vivons un symbole de ce que nous savons qui est, nous finissons par transcender les symboles, ne faire plus qu’un avec lui. C’est la sagesse des hommes des cavernes, que nous avons perdue. C’était leur santé mentale – son absence c’est notre folie. Nous ne savons plus comment agir, et ayant perdu le symbole, nous avons perdu la réalité.
Ce n’est ni par la logique ni par l’intellect ni par la raison que nous pouvons la retrouver - mais par des danses sauvages, des rites solennels et des chants dans des langues inconnues – ce n’est que dans ces directions irrationnelles et inconnues que nous pouvons y arriver à nouveau. En fait, nous devons affronter et renverser la raison et la reléguer à nouveau à la place de serviteur qu’elle doit occuper. C’est par un grand acte de déraison – par courage et grande insouciance que le Christ - le vrai Christ – s’est qualifié de débonnaire (dans la bible française et la source grecque). Infantile - certainement - mais nous sommes tous des enfants - mais maintenant nous sommes des enfants dans un centre de correction - dans un orphelinat - dans un monde terne, stupide, effrayé, restreint où seuls les fous peuvent s’épanouir - dans l’enchantement maléfique des Furies - de Klingsor, où deux et deux doivent toujours faire quatre, au lieu de vingt-deux, ou zéro, car c’est aussi possible. Et comme zéro lui-même peut être un nombre indéterminé mais fini, c’est-à-dire n’importe quel nombre - pourquoi est ce que la preuve s’effondre d’elle-même à son point le plus fondamental (et 22 est le nombre des atouts, pas bête non ?)
Oui, nous sommes comme des enfants, mais nous devons être des enfants libres, comme les Grecs l’étaient, et plus que cela – libres comme le sont les Dieux dans le spectacle qui est continuel.