La Pierre Sorcière

Taliesin était un proche de Robert Cochrane. Dans le magazine Pentagram, dont est tiré cet article, Taliesin et Cochrane faisaient tous deux semblant d’avoir des pratiques magiques et des orientations légèrement différentes. Doreen Valiente a écrit que Patricia Crowther lui a révélé que Taliesin un homme grand, les cheveux sombres une moustache… et l’ex petit ami d’une des ex Grandes Prêtresse du coven de Bricket Wood. Selon Doreen il aurait été élevé au second degré en 1962 au moment du Solstice d’Eté.

Une Forêt du West Country
par Taliesin version française Tof

Dans le West Country, je ne serais plus explicite géographiquement, il y a une forêt qui fait environ un hectare et demi. Les gens de la région l’appellent « le Bois d’Annie » et on dit souvent que cette forêt est hantée. Il n’y a là rien d’extraordinaire et pas grand-chose pour stimuler l’imagination de celui qui étudie l’Ancienne Religion. Mais ce bois est un lieu sacré pour un petit groupe qui offre toujours son allégeance à La Dame et ceci stimule immédiatement l’esprit.

Le bois est surtout utilisé comme lieu d’initiation lorsque des personnes aspirant à devenir membre de ce groupe héréditaire sont jugées aptes à apprendre une partie des mystères. Mais il n’y a ici aucune trace de l’initiation théâtrale gardnerienne, pas d’entrave, pas de prestation de serment ou de flagellation. L’aspirant, après avoir été préparé mentalement par son parrain et avoir bu le breuvage magique, est laissé seul et doit passer la nuit à proximité des trois pierres envahies par les ronces au centre de la forêt. Celui qui a déjà marché de nuit dans une forêt anglaise saura que passer une nuit là, complètement seul, est une épreuve que ne réussiront que ceux qui sont vraiment prêts à servir, ceux qui y tiennent réellement et qui n’ont pas peur de ce qu’ils peuvent voir. Le questionnement le lendemain par des Aînés expérimentés déterminera si le candidat restera de manière définitive à côté du groupe ou s’il assumera son héritage.

Bon, tout cela est bien intéressant, mais ce qui est vraiment captivant c’est l’histoire que l’on raconte pour expliquer pourquoi le bois est hanté. Les versions varient légèrement, celle-ci vient d’un livre de XVIIème siècle parlant de la région et écrit par le prêtre du coin. Il y a bien longtemps, dit-on, il y avait un femme qui vivait sur la colline au pied de laquelle se trouve la forêt. Elle n’était ni jeune ni belle mais les hommes l’aimaient. Mais elle était mauvaise et accordait ses faveurs à n’importe quel homme. Mais tout homme qui entrait dans la forêt avec elle, risquait sa vie car une fois par an, tandis que l’homme qu’elle avait choisi dormait près d’elle, elle se changeait en chat et l’égorgeait. Plus tard elle a été tuée par un moine qui portait un crucifix magique qui le protégeait contre ses charmes. Le moine a fait brûler sa cabane et l’a enterrée sous trois roches qu’il a érigées par magie pour qu’elle y reste enterrée.

Cette histoire est fascinante, même si il ne s’agit là que de foutaises. Toute histoire où un moine ou n’importe quel autre type d’ecclésiastique prend le dessus contre ce que l’histoire dit être le mal est clairement un cas de lutte entre le Christianisme et l’Ancienne Religion et celle-là ne fait pas exception. Voyons tout d’abord le nom de la forêt, « Le Bois d’Annie ». Je pense qu’il s’agit là clairement d’une corruption, liée aux années, du « Bois d’Annis ». Appelons-le donc « Le Bois d’Annis » et là on commence à y voir clair, car Annis est un nom de l’ancienne Déesse (dans le Leicestershire elle était « Annis la Noire », mais « Anna » et « Angnesse » c’est toujours le même nom). Ainsi nous avons, selon moi, une prêtresse de la Déesse de vie, qui vivait au sommet d’une colline avec un bois sacré à ses pieds qui prenait un homme, un jeune homme très certainement, comme amant, probablement pendant une année puis l’immolait en tant que Roi Divin, probablement au moment du Solstice d’Eté. La méthode décrite pour le meurtre est intéressante, de même que la transformation en chat, parce qu’Annis est aussi appelée « Annis la Chatte » même si son symbole est plutôt le hibou. Le fait qu’elle soit tuée par le moine est évidemment une façon de dire que le christianisme a supprimé le culte d’Annis et l’a remplacé. Le fait de dresser des pierres est un non-sens puisqu’elles sont toujours là de nos jours et elles sont très anciennes. Elles font partie, je pense, d’un cercle de pierres maintenant presque totalement caché sous la terre et les ronces. Elles pourraient, je pense, être dégagées et être vues de tous mais rien que de penser à ce qu’elles soient désacralisées par les foules comme celles qui se déversent sur Stonehenge serait trop à difficile à supporter.

Un indice de plus dans cette intéressante séquence: au cadastre le lieu sur lequel se trouve le bois est aussi appelé « le Bois des Trois Sœurs » même si à ma connaissance plus personne ne l’appelle encore ainsi aujourd’hui. Les trois soeurs auxquelles on pense tout de suite c’est la Trinité du Destin : Ana, Badb et Macha qu’on appelle collectivement « Morrigan » ou « Grande Reine ». Ce sont, comme l’a fait remarquer Robert Cochrane, le(s) véritable(s) objet(s) du culte des Sorcières.

Comme post-scriptum, j’ajouterai que parmi les gens qui considèrent le bois comme sacré il y a un nombre disproportionné « d’Anne » et « d’Agnès ». Il s’agit d’une mémoire de la race !

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!