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Le Diable
par Paul Quinn
version française Tof & Xavier

Dès l’Age de Pierre, une déité cornues et aux pieds
fourchus est vénérée en Europe en tant que dieu de la chasse, de la fertilité
des animaux et de l’hiver. Ses adorateurs païens (en latin ce sont « ceux qui
vivent à la campagne ») invoquaient et célébraient les bénédictions du dieu par
des offrandes alimentaires, des rites sexuels extatiques et la pratique de
sacrifices animal – des pratiques qui, des millénaires plus tard, ont courroucé
l’Eglise Chrétienne. Les dirigeants de l’Eglise ont diabolisé le dieu cornu et
l’ont identifié au Satan de la Bible, une image qui a perduré jusqu’à nos jours.
La nouvelle conception du Diable a fourni une justification efficace pour
anéantir le paganisme (et de nombreux païens) et a servi de bouc émissaire pour
toutes les croyances et activités qui n’étaient pas conforme à la doctrine de
l’Eglise.
Sur le plan psychologique, nous sommes à la fois la quête de pouvoir de l’Eglise
et le Diable. Posant dans sa chaire, l’égo vertueux et fragile est prompt à
réprimer ou refuser des pensées ou des sentiments qui menacent de le montrer
sous un angle défavorable. Plutôt que d’accepter nos prédilections les plus
sombres, inconsciemment nous projetons sur les autres la partie de nos psychés
que nous rejetons.
La dynamique se joue dans le plaisir perpétuel qui ne peut respecter les
mensonges chez le pudibond qui rêve d'orgies ou chez d’autres personnes dans ce
genre. Dans les jeux de cartes amicaux, je me retrouve souvent à juger en
silence ceux qui font preuve de trop d’opiniâtreté dans le jeu, et récemment
j’ai découvert que lorsque je dis « jouons de façon amicale » je ne pense qu’à
égorger mes adversaire.
La propension à se protéger en attribuant aux autres des défauts est amplement
répandue. Pour illustrer cela on peut citer l’exemple de la réaction américaine
face à l’accroissement des ventes d’automobiles japonaises dans les années 1980.
Même si le public admettait l’infériorité des Etats-Unis dans la fabrication
automobiles, certains Américains ont blâmé les japonais pour le licenciement
massif d’employés de l’industrie automobile. La situation a pris des proportions
tragiques lorsqu’à Détroit, deux ouvriers du secteur automobile ont matraqué à
mort un Américain d’origine asiatique. C’est la terreur de voir ce que nous
sommes et d’accepter ce qui va avec qui nous pousse incriminer les autres et à
faire la guerre à petite ou grande échelle.
Carl Jung a dit « L’ombre personnifie tout ce que le sujet refuse de reconnaître
à son sujet ». Ne pas reconnaître certaines parties de nous, comme les
personnages sur la carte du Diable, enchaînés dans l’ignorance…
Le Diable du Tarot n’est pas le Seigneur des Ténèbres biblique, mais le mélange
de ces parties de nous-mêmes que nous avons refusé et caché, même de façon
inconsciente.
Nos ombres se forment dans l’enfance lorsque nous commençons à enfermer ces
comportements dévalorisés ou rabaissés par les nôtres. Pour être en sécurité, la
socialisation a ses fonctions utiles, un enfant incapable de maîtriser son
hostilité ou son agressivité constitue un danger pour lui-même et pour les
autres. C'est par l’influence éducatrice de la Force qu’il apprend à gérer ses
pulsions et les vaincre. Mais quand nos pulsions sont constamment et
systématiquement décriées, elles sont bannies, renvoyées au fond de notre
inconscient, bien enterrées, ce qui nous laisse avec le sentiment d’être
mauvais.
Les ombres honteuses ne sont en aucun cas limitées aux catégories habituelles du
vice, aux tabous sexuels et des motifs égoïstes. L’exubérance, la tendresse et
l’espoir peuvent également être enfouis dans l’inconscient de ceux qui, pour
trouver l’acceptation ou la sécurité, ont appris à renier ces qualités. Pour
certains, le simple fait d’avoir des besoins humains est honteux.
L’Atout 15 montre une corruption à la fois de la puissance créatrice du Magicien
(1) et de la conscience du Hiérophante (5). 15 se réduit à 6, les Amants, dans
l’ombre desquels nous trouvons la possessivité qui ne peut se exister qu’en cas
d’absence d’amour. Traditionnellement, on considère que les queues des humains
représentent l’attachement sensuel et le désir animal. A la place du symbole de
l’infini qui se trouve au dessus des personnages du Magicien et de la Force, le
Diable arbore une étoile renversée à cinq branches. Ce renversement symbolise
des priorités délétères - tout ce que nous plaçons au dessus de la quête de
l’autonomie. La base fragile sur laquelle le Diable est perché parle
d’elle-même.
Le démon que l’on voit derrière le couple lui donne le pouvoir de les contrôler
d’une façon dont ils ne sont pas conscients. Nos aspects d’ombre invisibles et
nos des motivations non avoués nous rendent vulnérables à toutes sortes de
diableries : les comportements autodestructeur, les craintes, les délires, les
maladies psychosomatiques, les obsessions, les compulsions, les addictions et
l’oppression d’autrui ou par autrui. Le Diable est l’archétype de
l’asservissement de forces intérieures et extérieures qui limitent notre
conscience et nous enchaine à la souffrance et à l’illusion.
Pourtant, le Diable, comme le Hiérophante, lève la main en une sorte de
bénédiction. Tatoué sur sa paume il y a le signe astrologique de Saturne, la
planète astrologiquement liée à la restriction rédemptrice. Dans son aspect de
transformation le Diable c’est Lucifer (en latin c’est « le porteur de lumière
»), une conscience brillante du diabolique (en latin, « ce qui est éjecté ») de
notre psyché. Comme une lampe de poche qui éclaire notre sous-sol psychique, le
Diable nous propose sa torche pour que, malgré l’ombre, nous puissions voir ce
que nous faisons de nos douleurs et de nos peurs. Si nous résistons à la
tentation de nous détourner, nous allons voir les parts de nous que nous avons
condamnées et rejetées. En refusant ces parts de nous-même, nous y restons
enchaînés. Les juger nous couvrira de honte. Si on les supprime cela nous fera
nous enfermer dans un piège autodestructeur.
Nous pourrions être surpris d’apprendre que nos parties les plus sombres ne nous
demandent pas de les mettre en avant, mais simplement de les reconnaître comme
faisant parti de nous. Le Diable représente une voie incontournable sur le
chemin de la plénitude. L’archétype nous invite à humaniser, et non diaboliser,
nos ombres, de leur accorder notre compréhension compatissante. Nous ne pouvons
que constater, comme le proposait le poète Rainer Maria Rilke que « tout ce qui
est terrible dans ses profondeur est quelque chose qui a besoin de notre amour.
» Paradoxalement, en aimant nos parts d’ombres et en pardonnant ces
imperfections, nous desserrons les chaînes qui les lient à nous. La paix
intérieure devient une réelle possibilité
.
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