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Le Tarot de Thoth
XI. La Luxure
par Aleister Crowley et Lady Frieda Harris version française Tof & Xavier

I. Babalon

Autrefois cet Atout était autrefois appelée Force. Mais elle implique bien plus que de la force dans le sens ordinaire du mot. L’analyse technique montre que la Voie correspondant à cette carte n’est pas la force de Gueborah, mais l’influence de Chesed sur Gueburah, la Voie équilibrée à la fois verticalement et horizontalement sur l’Arbre de Vie. Pour cette raison, il a été jugé préférable d’en modifier le nom traditionnel. La Luxure implique non seulement la force, mais la joie de la force exercée. C’est la vigueur et la joie de la vigueur.

Avance, Ô enfant, sous les étoiles et emplis-toi d’amour !! Je suis au-dessus de toi et en toi. Mon extase est dans la tienne. Ma joie est de voir ta joie.

Beauté et force, rire éclatant et délicieuse langueur, force et feu, sont nôtres.

Je suis le Serpent qui donne Savoir, Plaisirs et gloire éclatante et dans l’ivresse j’attise le coeur des hommes. Pour m’adorer prends du vin et des drogues étranges dont je parlerai à mon prophète et enivre-t-en ! Elles ne te feront aucun mal. C’est un mensonge, cette folie contre soi-même. L’étalage de l’innocence est un mensonge. Sois fort, Ô homme ! Désire, prends plaisir à ce que t’apportent tes sens, n’aie crainte, aucun Dieu ne te l’interdit.

Observe ! Voilà de graves mystères, car certains de mes amis aussi sont ermites. Réfléchi maintenant, comment les trouver non dans la forêt ou sur la montagne, mais dans les lits pourpres, caressés par de splendides femmes féroces aux larges hanches, avec du feu et de la lumière dans leurs yeux et une chevelure abondante et flamboyante autour de leur tête, à toi de les trouver. Tu les verras au pouvoir, dans les armées victorieuses, en toute occasion joyeuse et il y aura en elles une joie un million de fois plus grande que cela. Prends garde qu’une personne n’en contraigne une autre, Roi contre Roi ! Aimez-vous les uns les autres avec des cœurs ardents, foulez du pied les hommes vils dans l’appétit féroce de votre fierté, au jour de votre colère.

Il y a une lumière devant tes yeux, Ô prophète, une lumière non désirée, on ne peut plus désirable.

Je suis élevé dans ton cœur et les baisers des étoiles pleuvent énergiquement sur ton corps.

Tu es exalté dans la voluptueuse plénitude de l’inspiration, l’expiration est plus douce que la mort, plus rapide et plus source de rire qu’une caresse du ver des Enfers.

Cet Atout se réfère au signe Zodiacal du Lion. C'est le Chérubin de Feu, il est gouverné par le Soleil. C’est la plus puissante des douze cartes Zodiacales, elle représente la plus critique de toutes les opérations magicke et alchimique. Elle représente l’acte de mariage originel tel qu’il existe dans la nature, par opposition à la forme la plus artificielle représentée sur l’Atout VI, il n’y a sur cette carte aucune tentative de diriger le cours de l’opération.

Le sujet principal de cette carte correspond au plus ancien recueil de légendes ou de fables. Il est nécessaire ici d’aller un peu plus dans la doctrine magique de la succession des Eons, qui est liée à la procession du Zodiaque. Ainsi, le dernier Eon, celui d’Osiris, est lié au Bélier et à la Balance, comme l’Eon précédent, celui d’Isis, était surtout lié aux signes du Poisson et de la Vierge et que l’Eon actuel, celui d’Horus, est lié au Verseau et au Lion. Le Mystère central de l’Eon précédant était celui de l’Incarnation, toutes les légendes d’Hommes-Dieu étaient fondées sur une histoire symbolique de ce genre. L’essentiel de toutes ces histoires était de nier la paternité humaine du héros ou homme-dieu. Dans la plupart des cas on disait que son père était un dieu sous une forme animale, l’animal étant choisi selon les qualités que les auteurs du culte souhaitaient voir reproduit chez l’enfant.

Ainsi, Romulus et Remus étaient des jumeaux, enfants d’une vierge fécondée par le dieu Mars et furent allaités par une louve. C’est sur cette formule magique que la ville de Rome a été fondée.

Le père de Gautama Bouddha était, dit-on, un éléphant à six défenses qui était apparu à sa mère dans un rêve.

Il y a aussi la légende du Saint-Esprit sous l’apparence d’une colombe, imprégnant la Vierge Marie. Il y a là une référence à la colombe de l’Arche de Noé, apportant la bonne nouvelle : le monde était sauvé des eaux. (Ceux qui vivaient dans l’Arche étaient les foetus, les eaux le liquide amniotique).

Des fables similaires se retrouvent dans toutes les religions de l’Eon d’Osiris : c’est la formule typique du Dieu Mourant.

Sur cette carte apparait donc la légende de la femme et du lion, ou plutôt du lion-serpent. (Cette carte est liée à la lettre Teth, qui désigne un serpent.)

Les devins des premiers jours de l’Eon d’Osiris prévoyaient la Manifestation de cet Eon à venir dans lequel nous vivons maintenant et ils le considéraient avec une intense horreur et une grande peur, ils ne comprenaient pas la précession des Eons et voyaient chaque changement comme une catastrophe. Il s’agit là de la véritable interprétation et l’explication des diatribes contre la Bête et la Femme Ecarlate des chapitres XIII, XVII et XVIII de l’Apocalypse, mais sur l’Arbre de Vie, la voie de Gimel, la Lune, descendant du plus haut, coupe la voie de Teth, le Lion, la maison du Soleil, de sorte que la Femme sur la carte peut être considérée comme un aspect de la Lune, pleinement illuminée par le Soleil, et intimement unie à Lui de façon à engendrer, sous une forme humaine, le ou les représentants du Seigneur de l’Eon.

Elle chevauche la Bête, elle tient les rênes de sa main gauche, ce qui représente la passion qui les unit. Dans la droite, elle brandit la coupe, le Saint Graal enflammé par l’amour et la mort. Dans cette coupe se mêlent les éléments du sacrement de l’Eon. Dans le Livre des Mensonges il y a un chapitre consacré à ce symbole.

 

Fleur de Waratah

 

Sept sont les voiles de la danseuse dans Son harem.

Sept sont les noms et sept sont les lampes près de Son lit.

Sept eunuques La gardent, épées tirées. Nul homme ne peut s’approcher d’Elle.

Dans Sa coupe de vin il y a sept fleuves du sang des Sept Esprits de Dieu.

Sept sont les têtes de LA BÊTE qu’Elle chevauche.

La tête d’un Ange, la tête d’un Saint, la tête d’un Poète,

   la tête d’Une Femme Adultère, la tête d’un Homme de Valeur,

   la tête d’un Satyre et la tête d’un Lion-Serpent.

Sept sont les lettres composant Son nom le plus sacré, et il s’agit de

 

 

Voici le Sceau sur l’Anneau qui est sur Son Index

et c’est le Sceau sur les Tombes de ceux qu’Elle a tués.

Voici la Sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le Nombre de Notre Dame; car c’est le Nombre d’une Femme et Son Nombre est

Cent Cinquante-Six.

Il y a dans cette carte une ivresse divine ou extase. La femme est montrée comme ayant dépassé le stade de l’ivresse et de la folie, le lion a aussi soif de luxure. Cela signifie que le type d’énergie décrit est d’ordre primitif et créatif, il est totalement indépendant de la critique raisonnée. Cette carte illustre la volonté de l’Eon. Dans le fond de la carte il y a des images pacifiques de saints, qu’évoquent cette carte, car leur vie entière a été absorbée par le Saint Graal.

Vous saurez maintenant que le prêtre et apôtre désigné de l’espace infini est le prêtre-prince de la Bête et tous les pouvoirs sont donnés à sa femme appelée la Femme Ecarlate, ils rassembleront mes enfants dans leur giron; Ils apporteront la gloire des étoiles dans le cœur des hommes.

Car il est toujours un soleil et elle une lune. Mais à lui sera la flamme ailée secrète et à elle la voûte de lumière stellaire.

Ce sacrement est la formule magico-physique permettant d’atteindre l’initiation pour l’accomplissement du Grand Oeuvre. En alchimie c’est le processus de distillation, opéré par ferment interne sous l’influence du Soleil et de la Lune.

Derrière les personnages de la Bête et de son Epouse il y a dix cercles rayonnants lumineux, ce sont les Sephiroth latents qui ne sont pas encore dans l’ordre, car chaque nouvel Eon exige un nouveau système de classification de l’Univers.

Au sommet de la carte on voit un emblème de la nouvelle lumière, avec les dix cornes de la Bête, qui sont des serpents, envoyés dans toutes les directions pour détruire et recréer le monde.

 

II. Babalon

(extrait de La Vision et la Voix)

Dans l’Atout VII, l’aurige porte le Graal de la Grande Mère. Voici la vision:

L’aurige parle d’une voix basse, solennelle et grandiose, comme une très grande cloche très lointaine. Qu’il regarde la coupe où le sang est mêlé, car le vin de la coupe est le sang des saints. Gloire à la Femme Ecarlate, Babylone, la Mère des Abominations, qui chevauche la Bête, car elle a répandu leur sang dans toutes les parties du monde, et vois, elle l’a mélangé dans la coupe de sa fornication.

Avec le souffle de ses baisers, elle l’a fait fermenter et c’est devenu le vin du Sacrement, le vin du Sabbat, et au sein de l’Assemblée Sacrée elle l’a servi à ses adorateurs et ils en furent ivres et ainsi, face à face ils ont regardé mon Père. Ainsi ils furent dignes de partager le Mystère de son vase sacré, car le sang c’est la vie. Ainsi, elle s’est assise et les justes ne furent jamais las de ses baisers et par ses meurtres et ses libertinages, elle a séduit le monde. Là s’est manifestée la gloire de mon Père qui est Vérité.

(Ce vin est tel que sa vertu irradie, traversant la coupe et je titube frappé par son ivresse. Et ce vin détruit toutes mes pensées. Elle est restée seule et son nom est Compassion. « Compassion » c’est le sacrement de la souffrance partagé par les véritables adeptes du Très Haut. Et c’est une extase où il n’y a nulle trace de douleur. Sa passivité (= sa passion) c’est comme s’abandonner dans les mains de la personne qu’on aime).

La voix continue : Voilà le Mystère de Babylone, la Mère des Abominations, et c’est le mystère de ses adultères, car elle s’est abandonnée à tout les êtres vivants et a participé à son mystère. Et comme elle a fait d’elle la servante de chacun, elle est devenue la maitresse de tous. Tu ne peux, pour le moment, pas encore comprendre sa gloire.

Tu es belle, Ô Babylon et désirable car tu t’es offerte à tout les êtres vivants et ta faiblesse a soumis leur force. Car dans cette union tu as compris. Ainsi tu es appelée Compréhension, Ô Babylone, Dame de la Nuit !

Voilà ce qui est écrit : « Ô mon Dieu, dans une ultime extase je vais m’unir avec de nombreux autres ! » Car elle est l’Amour et son amour est unique et elle a divisé cet amour unique en une infinité d’amours et chaque amour est unique et est égal à l’Unique et elle est ainsi passée de l’Assemblée et de la Loi et de l’Illumination en une anarchie de solitude et de ténèbres. Car pour toujours elle doit masquer Son éclat.

Ô Babylon, Babylon, puissante Mère, qui chevauche la Bête couronnée, laisse moi boire le vin de tes ébats, que tes baisers me dévergondent jusqu’à la mort, que même moi, qui porte ta coupe, puisse comprendre.

Par la lueur rougeâtre de la coupe, je perçois bien plus, infiniment plus, la vision de Babylone. Et la Bête qu’elle chevauche est le Seigneur de la Cité des Pyramides que j’ai vu dans le quatorzième Aethyr.

Maintenant elle s’en est allée à la lueur de la coupe et l’Ange a dit :

Tu ne pourras pas encore comprendre le mystère de la Bête, car il n’est pas lié au mystère de cette Aire et peu de ceux qui viennent de naitre à la Compréhension en sont capables.

La coupe brille toujours plus lumineuse et brûlante. Tout mes sens sont instables, étant frappé d’extase.

Et l’Ange a dit : Bénis soient les saints dont les sangs se mêlent dans la coupe et ne pourront plus jamais être séparés. Car Babylone la Belle, la Mère des abominations, a juré par son kteis sacré, dont chaque point est un spasme, qu’elle ne cessera ses adultères avant que le sang de tout ce qui est vit y soit recueilli et que le vin qui y a été placé ait muri et soit consacré, digne de réjouir le cœur de mon Père. Car mon Père est las du stress de l’âge et ne la rejoint plus dans son lit. Pourtant ce vin parfait est la quintessence et l’élixir, et en le buvant il retrouve sa jeunesse et il en sera éternellement ainsi, car âge après âge les mondes se dissolvent et changent et l’univers lui-même s’ouvre comme une Rose et se fermera comme la Croix qui s’est repliée pour former le Cube.

Et voici la comédie de Pan, qui se joue la nuit venue dans la forêt épaisse. Et voici le mystère de Dionysos Zagreus, qui est célébré sur la montagne sacrée de Kithairon. Et voici le secret des frères de la Rose-Croix et voici le coeur du rituel qui est accompli dans la Crypte des Adeptes qui est cachée dans la Montagne des Cavernes, la Montagne Sacrée d’Abiego

Et voilà le sens de la Cène de Pâque, l’effusion du sang de l’Agneau est un rituel des Frères Noirs, car ils ont scellé le Pylône avec du sang, de peur que l’Ange de la Mort pénètre chez eux. Ainsi ils se sont isolés de la compagnie des saints. Ainsi ils se sont coupés de la compassion et de la compréhension. Maudits soient-ils, pour avoir fermé leur cœur.

Ils se sont coupés des baisers de ma Mère Babylone et dans leurs forteresses isolées ils adressaient leurs prières à la fausse lune. Et ils se sont liés les uns aux autres par un serment et une grande malédiction. Et avec malice ils ont conspiré ensemble, ils ont atteint la puissance et la maîtrise et dans leurs chaudrons ils ont brassé le vin âpre de l’illusion, mêlé au poison de leur égoïsme.

Ainsi, ils ont fait la guerre au Saint, envoyant leur illusion sur les hommes et sur tout ce qui vit. Ainsi leur fausse compassion est appelée compassion et leur fausse compréhension est appelée compréhension, voilà leur sort le plus puissant.

 

Pourtant leur propre poison les fait périr et dans leurs forteresses isolées ils furent dévorés par le Temps qui a les a mystifié pour Le servir et ils ont aussi été trompés par le puissant démon Choronzon, leur maître, dont le nom est la Seconde Mort, car le sang dont ils ont maculé leur Pylône, qui est un obstacle infranchissable par l’Ange de la Mort, sera la clef par laquelle il entrera  

 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!