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La Pratique Magique de Rosaleen Norton
Le coven magique de Rosaleen Norton (à relire)
par Nevill Drury

Pendant la majeure partie de sa vie d’adulte, Rosaleen Nortona vécu dans des appartements sordides et faiblement éclairés et souvent sa pratique rituelle se faisait dans un espace relativement confiné, dans ce qui lui servait aussi de logement. Le 179 Brougham Street à Darlinghurst était dans un très grand état de délabrement dans les années 1950, à l’époque où Rosaleen Norton et Gavin Greenlees y vivaient. Lorsque Rosaleen Norton et Greenlees y ont emménagé, ilsrevenaient à Sydney après l’exposition de la Rowden White Gallery à Melbourne, la peinture sur la maison s’effritait beaucoup, le toit en ardoise était en mauvais état et la maison était occupée par un mélange de vagabonds et de bohémiens. Lorsqu’ils y ont emménagé Rosaleen Norton, Greenlees et un certain nombre de chats partageaient l’appartement en entresol, qui était en fait une ancienne buanderie aménagée et sur la porte il y avait un panneau où l’on pouvait lire « La Vagabonde »… A cette époque, le grenier était occupé par un manchot nommé Mick qui émergeait périodiquement au milieu de piles de journaux divers. Plus tard, Greenlees et Rosaleen Norton ont utilisé ce grenier comme espace de vie. Ils ont également construit leurs autels rituels dans cette pièce. A une extrémité du grenier, une immense fresque peinte représentant Pan servait de toile de fond à l’un des autels, un second autel, plus petit, était situé dans le coin opposé de la pièce. Dans le grenier il y avait aussi ce que le journaliste Dave Barnes décrivait comme un « long canapé bas » ainsi que d’autres meubles.
Plusieurs journalistes qui sont allés voir Rosaleen Norton dans les années 1950 et 1960 pour l’interviewer ont fourni des descriptions détaillées de l’appartement de Brougham Street et de ses embellissements. En 1968, dans le Sydney Observed, Gavin Souter décrit l’ambiance du Kings Cross des années 1950 et continue en fournissant des détails fascinants sur sa visite à l’appartement de Rosaleen Norton à Brougham Street :

Du… haut de William Street, King’s Cross a projeté son identité sur Victoria Street jusqu’au restaurant indonésien Slamat Makan et de l’autre côté jusqu’au Swiss Inn et à Darlinghurst Road jusqu’au Tabou près d’Elizabeth Bay Road et de Macleay Street au Chevron-Hilton jusqu’à Bayswater Road au All Nations Clubet de l’autre côté de William Street jusqu'à Brougham Street, où Rosaleen Norton brûlait son encens à Pan et Hécate. Elle le fait peut-être toujours. Cela fait maintenant quelques années que j’ai visité l’immeuble de Mlle Norton, mais je m’en souviens bien, il était environ 11 heures du matin et bien que la lumière du soleil brillait à travers les feuilles des platanes, de lourds rideaux obscurcissaient le salon de Rosaleen Norton. Contre un mur il y avait un autel décoré d’une peinture représentant Pan, un jeu de bois de cerf, une fleur de cactus rouge dans une urne en laiton, un bougeoir à tête de cobra et quelques gouttes de cire de bougie du dernier rituel. Le nom Uriel avait été inscrit à plusieurs endroits sur le mur. « Je dois les effacer », a dit Mlle Norton en s’excusant. « Ils ont été placés ici pour une opération particulière - une invocation. »
Avant de partir, Mlle Norton a mis en plaisantant un masque de tête de lézard en caoutchouc. « Un de mes amis l’a porté au Kashemir une nuit », a-t-elle dit. « Il aeffarouchétous les tapuls. Un tapul, si vous ne connaissez pas le mot, est un masque fabriqué à des fins occultes par un sorcier tibétain ... Mlle Rosaleen Norton, ses sourcils tracés au crayon vers le haut, pour leur donner une apparence méphistophéliennes, et un talisman autour du cou, peut parfois être observée assise parmi les tapuls au Kashmir coffee-lounge - un objet de curiosité timide, comme une tourterelle parmi les moineaux.

Une visite ultérieure [en 1962] du même appartement de Rosaleen Norton est décrite par Bob Walker et Richard Neville dans « Délivrez-nous du Mal » un article écrit pour Tharunka, le journal étudiant de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud :

Timidement, les journalistes de « Tharunka » sont entrés dans le King’s Crosscafé qui expose celles de ses peintures qui n’ont pas été censurée par la police des moeurs, et ils ont reçu diverses instructions à suivre. Finalement, ils se sont retrouvés devant une maison mitoyenne dans un quartier à la réputation douteuse. Les fenêtres étaient fermées, la peinture aux murs était écaillée depuis bien longtemps. Il était minuit, l’heure où Cendrillon se couche et les sorcières se lèvent.
Ils ont frappé à la porte et ont attendu. Ils ont encore frappé. Finalement, alors qu’ils allaient sonner, ils ont vu une cloche au-dessus de la porte, la porte s’est ouverte et une silhouette sombre a dit « Oui ? »
Sous la lumière vacillante d’une lampe en laiton, ils ont aperçu un visage étroit, un nez et des dents proéminents, les sourcils fortement étirés vers le haut. En fait, un peu comme les peintures ressemblant à des masques qu’on voit dans le café.
Ils ont été conduits dans un entresol exigu. Le plafond bas était fait de planches nues, des toiles d’araignées étaient suspendues comme des stalactites. Un lit avec une couverture rouge était placé le long d’un mur, en face, il y avait un autel drapé de tissu bleu, dessus des bois de cerfs dorés, des serpents entrelacés et des panthères en porcelaines et toute une série de lampes et de bougies. Il y avait aussi des masques souriant aux murs, quatre miroirs qui brillaient dans la pénombre et des étagères de vieux livres complétaient la décoration de la pièce.
Rowie [sic] portait un collant noir et un pull rouge. La pièce était chauffée par un réchaud à gaz rudimentaire posé [sur] le sol, et éclairé par une lampe rouge dont l’abat-jour était décoré de visages démoniaques. Il n’y avait aucune source de ventilation.

Le manque de ventilation de l’appartement de Rosaleen Norton était quelque chose que Dave Barnes avait aussi remarqué en 1956 lorsqu’il l’avait interviewée pour la deuxième fois, accompagné d’un photographe. A cette époque, Rosaleen Norton et Greenlees étaient passés du sous-sol au grenier. « Pour la première fois, la pièce paraissaitoppressante », a écrit Barnes. « Nous avons remarqué que les rideaux noirssemblaientbloquer presque toute la lumière du soleil, et l’air, le grenier semblait soudain presque aussi sombre et humide que le sous-sol quatre ans plus tôt. »
L’espace de travail rituel restreint du grenier de Brougham Street laisse penser que le nombre de personnes pratiquant avec Rosaleen Norton était très restreint. Lorsque le journaliste D.L. Thompson est allé à Brougham Street en 1955 pour interviewer Rosaleen Nortonainsi que pour rencontrer d’autres membres du coven, on lui a dit que le cercle magique intérieur de Rosaleen Norton était composé de sept membres. Et pourtant, Rosaleen Norton elle-même a par la suite donné des réponses très différentes aux différents journalistes qui ont posé cette question à propos des membres de son coven. Lorsque en 1962 Bob Walker et Richard Neville ont demandé à Rosaleen Norton combien il y avait de membres dans son groupe, elle a répondu « environ 300 », et dans The Glittering Mile (1964), le documentaire télévisé de Channel 9 sur Kings Cross dans lequel Rosaleen Norton était interviewée, elle a tout d’abord affirmé avoir des « milliers » d’adeptes, puis a admis avoir exagéré avant de dire qu’elle n’en avait que « des centaines ». En 1972, lorsque Kerry McGlynn, journaliste du Sunday Telegraph, a posé la même question à Rosaleen Norton, elle a affirmé qu’elle avait « au moins 200 adeptes à Sydney et des centaines de plus à travers le pays ». Si Rosaleen Norton avait commencé à se considérer à ce moment-là comme étant à la tête de tous les covens de Sorcières d’en Australie –ce qui est suggéré dans l’article de Dave Barnes de 1967« Confessions of a Witch » - le nombre le plus élevé pourrait être approximativement correct.Mais, dans ce cas, les estimations du nombre de Sorcièresne feraient pas spécifiquement référence au groupeproche de Rosaleen Norton, qui aurait été très réduit - environ sept personnes, comme le suggère l’article de Thompson. Il est intéressant de noter, dans ce contexte, que la sœur et confidente de Rosaleen Norton, Cecily Boothman, a affirmé que le coven de Rosaleen Nortonde Brougham Street n’existait pas réellement, dans l’acception qu’on donne habituellementà l’expression « coven de sorcières » - ce qui désignegénéralement un groupe d’initiés allant jusqu’à treize membres. Mes notes manuscrites prises lors de ma première rencontre avec Boothman (vers 1982) disent que selon elle, « Roie n’avait pas de coven en tant que tel - Roie avait un groupe ‘d’amis occultes’ ».
Qu’ils soient ou non de simples « amis» ou les « membres du coven », cependant, dans l’interview de D.L. de Thompson à l’appartement de Brougham Street en 1955deux proches de Rosaleen Nortonétaient réellement associés magiquement à elle. Ils n’étaient pas identifiés par leur nom véritable mais dans l’article ils étaient désignés selon le masque le masque rituel qu’ils portaient. Un des membres du coven - décrit comme « potelé, au cheveux sombre et d’âge moyen, avec le visage d’un dentiste à succès » - a d’abord été présenté à D.L.Thompson sous le nom de « M. Abrahams», mais il a admis plus tard que ce n’était pas son nom véritable. Il a cependant prétendu être un ingénieur électricien, ce qui nous donne un indice sur son identité possible.M. Abrahams a ensuite enfilé un masque de crapaud vert et par la suite il fut désigné dans l’article sous l’appellation du crapaud. Rosaleen Nortons’est mise en tenue rituelle : un « tablier de sorcière » et un châle noir. Elle portait aussi un masque de chat qui avait une ouverture lui permettant de continuer à fumer une cigarette grâce à son long porte-cigarette. Thompson l’appelait le chat. L’autre membre du groupe présent lors de l’entretien était le Rat, que Thompson décrit comme un « gars vraiment taciturne ». L’entretien de Thompson s’est déroulé dans le grenier de Brougham Street dans une brume de fumée d’encens, devant la grande fresque de Pan – un personnage que Thompson a confondue avec le diable :

A gauche, dans l'ombre il y avait un vieux canapé, au-dessus, un tableau plutôt timide de nu [sic] peint par Mlle Rosaleen Norton. Plus à gauche se trouvait ce qui était clairement le lieu de culte du coven - un autel, avec un dessin à taille humaine (peint par Mlle Rosaleen Norton) d’un diable dont les dents sont particulièrement visibles. A gauche et à droite de Lucifer, brûlaient deux bougies alors que devant une lampe à alcool ajoutait encore de la fumée à l'atmosphère déjà bien trouble. Des cornes étranges, des potions du diaboliques et tout un bric-à-brac lié à la magie noire se trouvaient autour de nous ... Derrière nous, presque perdu dans l’obscurité, il y avait un fauteuil profond et à côté un autel plus petit avec un coquillage plein de sang de chauve-souris ou quelque chose comme ça…

Thompson a débuté son interview en demandant combien il y avait de membres dans le coven et la réponse du chat fut : « Sept. » Thompson a ensuite demandé si c'était le seul coven à Sydney, ce à quoi le crapaud a répondu : « Non, ce n’est qu’un parmi une demi-douzaine ... Comme vous le voyez, nous sommes bien équipés même si nous manquons un peu de place. Je suis allé voir un autre coven qui est bien mieux installé que le nôtre. Mais cela sert admirablement notre objectif, et nous sommes tous redevables à Mlle Norton de l’avoir arrangé et décoré. »On a ensuite demandé à Thompson si le coven pratiquait « certaines cruautés » dans le cadre de ses rites, ce à quoi le Crapaud a répondu : « C’est totalement faux. Les cruautés n’ont été que trop courantes de la part de toutes les soi-disant religions depuis le début de l’histoire, mais les adeptes de Lucifer ne se rendent coupables d’aucune cruauté ni envers l’homme ni envers l’animal. »
Thompson s’est à nouveau tourné vers Rosaleen Norton qui était maintenant assise seins nus avec son petit tablier de sorcière, après avoir retiré son châle et il lui a demandé un peu naïvement : « Mais que retirez-vous de la sorcellerie ? Si vous ne le faites pas pour la tenue ou pour l’aspect rituel que nous venons de photographier, pourquoi diable faites-vous tout cela ? »Thompson a noté sa réponse :

« Ce que j’en retire ? » a dit Mlle Norton. Elle a repoussé le masque de chat vers l’arrière de sa tête et s’est allumé une autre cigarette. L’air frais de la fenêtre refroidissait son corps nu et elle a attrapé à nouveau son châle. « J’ai une vie qui offre des possibilités infinies et qui me satisfait pleinement sur tous les plans de conscience. »

L’article de Thompson est un document important car en plus de fournir des détails sur les interviews, on y trouve aussi des détails sur les activités magiques du groupe écrits par Rosaleen Norton elle-même - des détails présentés comme tels dans le texte. Rosaleen Norton confirme qu’elle s’était « auto-initiée » et qu’elle « a prêté un Serment d’Allégeance au Dieu Cornu quand [elle] avait 13 ans ». Rosaleen Norton écrit aussi : « on ne m’a pas enseigné la magie cérémonielle et je n’ai rien lu de technique sur le sujet – c’est juste ‘arrivé’ instinctivement. » Rosaleen Nortoncontinue en donnantdes informations importantes sur la structure et la pratique rituelle du groupe :

Les sorciers ou sorcières (le terme s'applique aux deux sexes…) ont tous les âges et viennent de toutes les classes sociales et sphère professionnelle. Le plus jeune que j’ai rencontré (à part moi) était un homme de 17 ans, la plus âgéeavait 65 ans.
Comme je l’ai dit, ce coven compte sept membres. Le plus âgé a 51 ans et le plus jeune 25. Il y a aussi plusieurs membres associés ou honoraires des deux sexes, et notre dernière réunion s’est dérouléeici dans mon propre temple / studio. Nous nous retrouvons aussi parfois dans deux lieux de la banlieue de la Côte-Nord et un lieu dans la banlieue Est. En été, nous nous retrouvons à l’extérieur, partout où c’est possible.
Les rites d’initiation diffèrent quelque peu d’un coven à l’autre, mais sont globalement les mêmes. Après une période de probation, le néophyte se voit poser certaines questions. Ensuite, il prend une posture cérémonielle (une main sur le sommet de la tête, l’autre sous la plante d’un pied) pour prêter le serment d’allégeance aux divinités présidant les covens, masculine et féminine, parfois appelés Pan et Hécate. Un rituel aux quatre Pouvoirs Elémentaires, avant ou pendant l’initiation, est aussi nécessaire.
Après l’initiation vient une forme de baptême, où un nouveau nom est donné à l’initié. Il est habituel qu’on lui offre un talisman magnétisé et un morceau de corde qualifié de Jarretière des Sorcières. La tenue de cérémonielle va de la nudité à la tenue complète - robes, capuche, sandales et accessoires. Différents types d’encens sont utilisés, selon la nature des rites en cours, et des plantes spéciales sont parfois infusées et bues.

Rosaleen Norton a conclu son entretien avec Thompson en affirmant qu’elle était « fière d’être une sorcière, une enchanteresse ou ce que vous voulez » et qu’elle avait donné ces informations pour contrecarrer le ton d’un certain nombre d’articles publiés il y a peu par Australasian Post, qui peuvent avoir donné une impression très différente du « Culte des Sorcières »

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!