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La Pratique Magique de Rosaleen Norton
Pendant
la majeure partie de sa vie d’adulte, Rosaleen Nortona vécu dans des
appartements sordides et faiblement éclairés et souvent sa pratique
rituelle se faisait dans un espace relativement confiné, dans ce qui
lui servait aussi de logement. Le 179 Brougham Street à Darlinghurst
était dans un très grand état de délabrement dans les années 1950, à
l’époque où Rosaleen Norton et Gavin Greenlees y vivaient. Lorsque
Rosaleen Norton et Greenlees y ont emménagé, ilsrevenaient à Sydney
après l’exposition de la Rowden White Gallery à Melbourne, la peinture
sur la maison s’effritait beaucoup, le toit en ardoise était en mauvais
état et la maison était occupée par un mélange de vagabonds et de
bohémiens. Lorsqu’ils y ont emménagé Rosaleen Norton, Greenlees et un
certain nombre de chats partageaient l’appartement en entresol, qui
était en fait une ancienne buanderie aménagée et sur la porte il y
avait un panneau où l’on pouvait lire « La Vagabonde »… A cette époque,
le grenier était occupé par un manchot nommé Mick qui émergeait
périodiquement au milieu de piles de journaux divers. Plus tard,
Greenlees et Rosaleen Norton ont utilisé ce grenier comme espace de
vie. Ils ont également construit leurs autels rituels dans cette pièce.
A une extrémité du grenier, une immense fresque peinte représentant Pan
servait de toile de fond à l’un des autels, un second autel, plus
petit, était situé dans le coin opposé de la pièce. Dans le grenier il
y avait aussi ce que le journaliste Dave Barnes décrivait comme un «
long canapé bas » ainsi que d’autres meubles. Du…
haut de William Street, King’s Cross a projeté son identité sur
Victoria Street jusqu’au restaurant indonésien Slamat Makan et de
l’autre côté jusqu’au Swiss Inn et à Darlinghurst Road jusqu’au Tabou
près d’Elizabeth Bay Road et de Macleay Street au Chevron-Hilton
jusqu’à Bayswater Road au All Nations Clubet de l’autre côté de William
Street jusqu'à Brougham Street, où Rosaleen Norton brûlait son encens à
Pan et Hécate. Elle le fait peut-être toujours. Cela fait maintenant
quelques années que j’ai visité l’immeuble de Mlle Norton, mais je m’en
souviens bien, il était environ 11 heures du matin et bien que la
lumière du soleil brillait à travers les feuilles des platanes, de
lourds rideaux obscurcissaient le salon de Rosaleen Norton. Contre un
mur il y avait un autel décoré d’une peinture représentant Pan, un jeu
de bois de cerf, une fleur de cactus rouge dans une urne en laiton, un
bougeoir à tête de cobra et quelques gouttes de cire de bougie du
dernier rituel. Le nom Uriel avait été inscrit à plusieurs endroits sur
le mur. « Je dois les effacer », a dit Mlle Norton en s’excusant. « Ils
ont été placés ici pour une opération particulière - une invocation. » Avant de partir, Mlle Norton a mis en plaisantant un masque de tête de lézard en caoutchouc. « Un de mes amis l’a porté au Kashemir une nuit », a-t-elle dit. « Il aeffarouchétous les tapuls. Un tapul, si vous ne connaissez pas le mot, est un masque fabriqué à des fins occultes par un sorcier tibétain ... Mlle Rosaleen Norton, ses sourcils tracés au crayon vers le haut, pour leur donner une apparence méphistophéliennes, et un talisman autour du cou, peut parfois être observée assise parmi les tapuls au Kashmir coffee-lounge - un objet de curiosité timide, comme une tourterelle parmi les moineaux. Une
visite ultérieure [en 1962] du même appartement de Rosaleen Norton est
décrite par Bob Walker et Richard Neville dans « Délivrez-nous du Mal »
un article écrit pour Tharunka, le journal étudiant de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud : Timidement,
les journalistes de « Tharunka » sont entrés dans le King’s Crosscafé
qui expose celles de ses peintures qui n’ont pas été censurée par la
police des moeurs, et ils ont reçu diverses instructions à suivre.
Finalement, ils se sont retrouvés devant une maison mitoyenne dans un
quartier à la réputation douteuse. Les fenêtres étaient fermées, la
peinture aux murs était écaillée depuis bien longtemps. Il était
minuit, l’heure où Cendrillon se couche et les sorcières se lèvent. Ils ont frappé à la porte et ont attendu. Ils ont encore frappé. Finalement, alors qu’ils allaient sonner, ils ont vu une cloche au-dessus de la porte, la porte s’est ouverte et une silhouette sombre a dit « Oui ? » Sous la lumière vacillante d’une lampe en laiton, ils ont aperçu un visage étroit, un nez et des dents proéminents, les sourcils fortement étirés vers le haut. En fait, un peu comme les peintures ressemblant à des masques qu’on voit dans le café. Ils ont été conduits dans un entresol exigu. Le plafond bas était fait de planches nues, des toiles d’araignées étaient suspendues comme des stalactites. Un lit avec une couverture rouge était placé le long d’un mur, en face, il y avait un autel drapé de tissu bleu, dessus des bois de cerfs dorés, des serpents entrelacés et des panthères en porcelaines et toute une série de lampes et de bougies. Il y avait aussi des masques souriant aux murs, quatre miroirs qui brillaient dans la pénombre et des étagères de vieux livres complétaient la décoration de la pièce. Rowie [sic] portait un collant noir et un pull rouge. La pièce était chauffée par un réchaud à gaz rudimentaire posé [sur] le sol, et éclairé par une lampe rouge dont l’abat-jour était décoré de visages démoniaques. Il n’y avait aucune source de ventilation. Le
manque de ventilation de l’appartement de Rosaleen Norton était quelque
chose que Dave Barnes avait aussi remarqué en 1956 lorsqu’il l’avait
interviewée pour la deuxième fois, accompagné d’un photographe. A cette
époque, Rosaleen Norton et Greenlees étaient passés du sous-sol au
grenier. « Pour la première fois, la pièce paraissaitoppressante », a
écrit Barnes. « Nous avons remarqué que les rideaux
noirssemblaientbloquer presque toute la lumière du soleil, et l’air, le
grenier semblait soudain presque aussi sombre et humide que le sous-sol
quatre ans plus tôt. » A
gauche, dans l'ombre il y avait un vieux canapé, au-dessus, un tableau
plutôt timide de nu [sic] peint par Mlle Rosaleen Norton. Plus à gauche
se trouvait ce qui était clairement le lieu de culte du coven - un
autel, avec un dessin à taille humaine (peint par Mlle Rosaleen Norton)
d’un diable dont les dents sont particulièrement visibles. A gauche et
à droite de Lucifer, brûlaient deux bougies alors que devant une lampe
à alcool ajoutait encore de la fumée à l'atmosphère déjà bien trouble.
Des cornes étranges, des potions du diaboliques et tout un bric-à-brac
lié à la magie noire se trouvaient autour de nous ... Derrière nous,
presque perdu dans l’obscurité, il y avait un fauteuil profond et à
côté un autel plus petit avec un coquillage plein de sang de
chauve-souris ou quelque chose comme ça… Thompson
a débuté son interview en demandant combien il y avait de membres dans
le coven et la réponse du chat fut : « Sept. » Thompson a ensuite
demandé si c'était le seul coven à Sydney, ce à quoi le crapaud a
répondu : « Non, ce n’est qu’un parmi une demi-douzaine ... Comme vous
le voyez, nous sommes bien équipés même si nous manquons un peu de
place. Je suis allé voir un autre coven qui est bien mieux installé que
le nôtre. Mais cela sert admirablement notre objectif, et nous sommes
tous redevables à Mlle Norton de l’avoir arrangé et décoré. »On a
ensuite demandé à Thompson si le coven pratiquait « certaines cruautés
» dans le cadre de ses rites, ce à quoi le Crapaud a répondu : « C’est
totalement faux. Les cruautés n’ont été que trop courantes de la part
de toutes les soi-disant religions depuis le début de l’histoire, mais
les adeptes de Lucifer ne se rendent coupables d’aucune cruauté ni
envers l’homme ni envers l’animal. » «
Ce que j’en retire ? » a dit Mlle Norton. Elle a repoussé le masque de
chat vers l’arrière de sa tête et s’est allumé une autre cigarette.
L’air frais de la fenêtre refroidissait son corps nu et elle a attrapé
à nouveau son châle. « J’ai une vie qui offre des possibilités infinies
et qui me satisfait pleinement sur tous les plans de conscience. » L’article
de Thompson est un document important car en plus de fournir des
détails sur les interviews, on y trouve aussi des détails sur les
activités magiques du groupe écrits par Rosaleen Norton elle-même - des
détails présentés comme tels dans le texte. Rosaleen Norton confirme
qu’elle s’était « auto-initiée » et qu’elle « a prêté un Serment
d’Allégeance au Dieu Cornu quand [elle] avait 13 ans ». Rosaleen Norton
écrit aussi : « on ne m’a pas enseigné la magie cérémonielle et je n’ai
rien lu de technique sur le sujet – c’est juste ‘arrivé’
instinctivement. » Rosaleen Nortoncontinue en donnantdes informations
importantes sur la structure et la pratique rituelle du groupe : Les
sorciers ou sorcières (le terme s'applique aux deux sexes…) ont tous
les âges et viennent de toutes les classes sociales et sphère
professionnelle. Le plus jeune que j’ai rencontré (à part moi) était un
homme de 17 ans, la plus âgéeavait 65 ans. Comme je l’ai dit, ce coven compte sept membres. Le plus âgé a 51 ans et le plus jeune 25. Il y a aussi plusieurs membres associés ou honoraires des deux sexes, et notre dernière réunion s’est dérouléeici dans mon propre temple / studio. Nous nous retrouvons aussi parfois dans deux lieux de la banlieue de la Côte-Nord et un lieu dans la banlieue Est. En été, nous nous retrouvons à l’extérieur, partout où c’est possible. Les rites d’initiation diffèrent quelque peu d’un coven à l’autre, mais sont globalement les mêmes. Après une période de probation, le néophyte se voit poser certaines questions. Ensuite, il prend une posture cérémonielle (une main sur le sommet de la tête, l’autre sous la plante d’un pied) pour prêter le serment d’allégeance aux divinités présidant les covens, masculine et féminine, parfois appelés Pan et Hécate. Un rituel aux quatre Pouvoirs Elémentaires, avant ou pendant l’initiation, est aussi nécessaire. Après l’initiation vient une forme de baptême, où un nouveau nom est donné à l’initié. Il est habituel qu’on lui offre un talisman magnétisé et un morceau de corde qualifié de Jarretière des Sorcières. La tenue de cérémonielle va de la nudité à la tenue complète - robes, capuche, sandales et accessoires. Différents types d’encens sont utilisés, selon la nature des rites en cours, et des plantes spéciales sont parfois infusées et bues. Rosaleen
Norton a conclu son entretien avec Thompson en affirmant qu’elle était
« fière d’être une sorcière, une enchanteresse ou ce que vous voulez »
et qu’elle avait donné ces informations pour contrecarrer le ton d’un
certain nombre d’articles publiés il y a peu par Australasian Post, qui peuvent avoir donné une impression très différente du « Culte des Sorcières »
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