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La Pratique Magique de Rosaleen Norton Rosaleen Norton, Greenlees et Goossens - et l’influence d'Aleister Crowley (à relire) par Nevill Drury 
Rosaleen
Norton et Greenlees avaient noué une amitié improbable avec Eugene
Goossens, le musicien anglais venu en Australie en 1947 et qui était
devenu le premier chef permanent du Sydney Symphony Orchestra et le
directeur du Conservatoire d’Etat. Goossens était arrivé en Australie
avec Marjorie Fetter-Foulkrod son épouse d’origine américaine et ils
s’étaient installés dans une belle maison à Wahroonga, sur la côte nord
de Sydney. Mme Goossens, qui avait dix-neuf ans de moins que son mari
et était singulièrement séduisante. Elle a rapidement commencé à avoir
un impact sur la scène sociale de Sydney et son opinion sur la mode
était très recherchée par les magazines féminins. Mais, au début des
années 1950, après plusieurs années de travaille avec des musiciens au
Conservatoire, Goossens était devenu de plus en plus autoritaire et
s’ennuyait dans son travail. A la fin de 1952 ou au début de 1953, il a
découvert une copie de The Art of Rosaleen Norton dans une librairie et cela a immédiatement ravivé son intérêt pour le paganisme et la magie. Avant
d’émigrer en Australie, Goossens avait sympathisé avec le pianiste et
compositeur Cyril Scott (1879-1970), qui s’intéressait à la Théosophie
et était l’auteur de An Outline of Modern Occultism.
Goossens était aussi ami avec le compositeur, critique et éditeur
Philip Heseltine (1894-1930), qui s’intéressait beaucoup à la magie
noire et au paganisme. Heseltine avait rencontré Crowley vers 1914,
était membre de l’OTO de Crowley, et était connu dans les milieux
artistiques et musicaux sous son nom de plume, Peter Warlock. A une
occasion, Heseltine a utilisé des carrés magiques du Livre de la Magie Sacrée d’Abramelin le Mage
pour faire revenir son ex-femme : sa méthode rituelle consistait à
graver un des carrés magiques d’Abramelin « distinctement sur son bras
». Dans son livre Magick Without Tears
(1982) publié à titre posthume, Crowley note : « Je ne sais pas comment
il a fait, mais sa femme est revenue et très peu de temps après, il
s’est suicidé. »Selon la sœur cadette de Goossens, Dame Sidonie
Goossens-Millar, c’est l’intérêt d’Heseltine pour la magie qui a
éveillé l’intérêt de son frère pour l’occulte, et il est aussi
intéressant de noter, dans ce contexte, que Heseltine était un ami du
poète Victor Neuburg, qui avait eu avec Crowley des activités rituelles
de magie sexuelle dans le désert algérien en 1909. Comme membre de
l’O.T.O., Heseltine fournit le lien clé entre les pratiques de magie
sexuelle de Crowley et les techniques de magie sexuelle goétique
qu’Eugene Goossens s’est proposé d’enseigner à Rosaleen Norton. Goossens
a dit en 1956 à Bert Trevenar, détective à la brigade des mœurs, que sa
découverte du livre de Rosaleen Norton dans une librairie de Sydney a
réveillé sa fascination pour la magie occidentale - il a ensuite écrit
à Rosaleen Norton pour exprimer son admiration pour le livre et son
travail artistique. Goossens a aussi dit à Trevenar que Rosaleen Norton
l’avait ensuite invité dans son appartement de Brougham Street pour une
première discussion autour d’une tasse de thé. Goossens était fasciné
par Rosaleen Norton et son approche apparemment authentique du
paganisme, et rapidement ils devinrent amis. Goossens travaillait
régulièrement dans les salles de répétition de l’Australian
Broadcasting Commission, à quelques minutes à pied de Brougham Street,
il lui était donc facile de se voir régulièrement. Goossens est devenu
un visiteur régulier de l’appartement de Rosaleen Norton et un membre
du petit groupe magique qui se réunissait périodiquement pour discuter
d’idées magiques et pratiquer des rituels sacrés dédiés à Pan. En plus
de leur intérêt commun pour les traditions païennes, Goossens, Rosaleen
Norton et Greenlees partageaient aussi un amour de la musique
classique. Parmi les compositeurs préférés de Rosaleen Norton il y
avait Mozart, Beethoven et Sibelius. Elle aimait aussi beaucoup la
musique baroque. Rapidement il a été question de travailler ensemble
sur une interprétation musicale de La Chute de la Maison Usher
d’Edgar Allan Poe. Greenlees devait écrire le livret, Rosaleen Norton
peindre les décors et Goossens composer la musique. Ce projet,
malheureusement, n’a pas abouti. Néanmoins, selon un récent article de
David Salter, la relation entre Goossens et Rosaleen Norton a
rapidement acquis une « intensité sexuelle » qui s’exprimait à la fois
par le rituel magique et la photographie érotique. « Nous avons de
nombreux rituels et expériences à entreprendre », écrit-il dans une de
ses lettres à Rosaleen Norton, « ... et je souhaite faire plus de
photos. » Les activités de magie sexuelle de Goossens, Rosaleen
Norton et Greenlees seront décrites plus tard. Cependant, sa relation
personnelle avec le couple a pris fin brutalement le 9 mars 1956 quand
il est retourné au Mascot Airport à Sydney, sur un vol en provenance de
Londres. Il était maintenant officiellement Sir Eugene Goossens, ayant
reçu son titre quelques mois plus tôt et ne savait apparemment pas
qu'un groupe de détectives et d’agents des douanes s’étaient retrouvés
au Mascot Airport pour l’arrêter. Alertés par Bert Trevenar le
détective de la brigade des mœurs, les agents des douanes de l’aéroport
avaient prévu que Goossens aurait avec lui une grande quantité de
matériel prétendument pornographique, et lorsqu’ils ont fouillé ses
bagages, ils ont découvert plus de 800 photographies érotiques, une
bobine de film et aussi certains masques rituels et des bâtons
d'encens. Goossens a par la suite officiellement été inculpé en vertu
de l'article 233 du code des douanes, qui interdisait la possession ou
l’importation « d’ouvrages ou d’articles blasphématoires, indécents ou
obscènes ». L’affaire Goossens a été traitée par J.M. McCauley, juge
à la Martin Place Court of Petty Sessions, il a été condamné à la peine
maximale, une amende de 100£. Quatre jours après avoir été condamné,
Goossens a présenté officiellement sa démission de l’Australian
Broadcasting Commission et du NSW State Conservatorium, sa carrière
professionnelle de chef d'orchestre de renommée internationale était
terminée. Le 26 mai 1956, Goossens a embarqué sur un vol pour Rome, il
voyageait incognito sous le nom de Mr. E. Gray, il n’est plus jamais
retourné en Australie. Peu de temps après, Goossens s’est séparé de son
épouse et a essayé par la suite de redevenir musicien professionnel en
travaillant de temps à autre pour la BBC à Londres. Mais, comme l’a
noté David Salter, « Goossens était désormais sur le déclin. La
nouvelle de sa disgrâce en Australie avait ruiné la position du maestro
dans le monde de la musique britannique. Il a vécu à Londres dans une
succession d’appartements et de chambres d’hôtel et a eu des problèmes
de santé… » Goossens est décédé en Angleterre en juin 1962 d’une
perforation d’un ulcère, il avait 69 ans, c’était peu de temps après
son retour d’un voyage en Suisse où il avait rendu visite à l’une de
ses filles d’un mariage antérieur. Il a été établi que la relation
inhabituellement étroite de Goossens avec Rosaleen Norton et Greenlees
avait déjà été signalée par le détective Trevenar de la police des
moeurs avant la descente de police dans l’appartement de Brougham
Street le 3 octobre 1955. A cette époque Trevenar avait déjà en sa
possession une collection de lettres intimes et personnelles que
Goossens avait envoyées à Rosaleen Norton - il les avait obtenues par
Joe Morris, un ancien fait-diversier au journal Sun
de Sydney, qui avait infiltré le coven de Rosaleen Norton et les avait
secrètement escamotées. Salter note que lorsque Rosaleen Norton et
Greenlees ont été accusés de pratiquer « un acte sexuel contre nature »
après la découverte des photographies, Goossens avait craint d’être
impliqué et a détruit à la hâte sa propre collection pornographique et
ses outils utilisés pour la magie noire, « probablement en les brûlant
dans l’arrière-cour de sa maison de Wahroonga ».Pour ne pas être
dépassé, Trevenar a rapidement obtenu l’accord de l’inspecteur Ron
Walden, chef de la brigade des moeurs, pour surveiller la relation
entre Rosaleen Norton, Greenlees et Goossens - en particulier en vue
d’obtenir des preuves de perversion sexuelle - et cela comprenait la
filature de Goossens lors de ses visites en Europe avec l’aide de
connexions fournies par le Sun.
A Londres, Goossens a été vu faire des « achats peu orthodoxes dans des
boutiques et des librairies sordides de Soho et aux alentours de
Leicester Square ». Il est significatif qu’une grande librairie
ésotérique, Watkins, fût située à Cecil Court près de Leicester Square.
Goossens aurait facilement pu y acheter des écrits rares d’Aleister
Crowley - Watkins est bien connu à Londres comme étant une source de
textes magiques rares. Suite à l’arrestation de Goossens au Mascot
Airport de Sydney, le 9 mars 1956, Trevenar a eu une l’opportunité
unique d’interroger Goossens sur ses intérêts en matière de magie
sexuelle. Voilà un extrait du dossier de Trevenar :
J’ai dit : Comment se déroule ce rite ? [C.-à-d. magie sexuelle] Il
a dit : Nous nous sommes déshabillés et nous nous sommes assis par
terre en cercle. Mlle Norton a conduit la partie verbale du Rite. J’ai
ensuite pratiqué la stimulation sexuelle sur elle. J’ai dit : Comment avez-vous fait ça ? Il a dit : « J’ai placé ma langue dans son organe sexuel et j’ai continué à la bouger jusqu’à ce que cela la stimule.
Cet
entretien entre Trevenar et Goossens établit que le cunnilingus faisait
partie de l’approche à la magie sexuelle rituelle de Rosaleen Norton.
D’autres allusions aux rituels de magie sexuelle figurent aussi dans
les lettres envoyées par Goossens à Rosaleen Norton, dont Trevenar
avait obtenu des copies par l’intermédiaire de son informateur, Joe
Morris. Lorsque Trevenar a interrogé Goossens, il a montré au chef
d’orchestre des photocopies des lettres de l’appartement de Brougham
Street faites par Morris et Goossens à son tour a confirmé qu’il en
avait bien l’auteur. Certaines étaient signées « Djinn », qui était un nom magique utilisé par Goossens lorsqu’il correspondait avec Rosaleen Norton. « Djinn
» peut aussi être un nom rituel lié à l’appartenance au « coven » de
Rosaleen Norton, si une telle structure magique opérait en effet à
Brougham Street à cette époque. Dans son étude « The Witching Hour :
Sex Magic in 1950s Australie », le Dr Marguerite Johnson note qu’il y a
au moins onze lettres écrites par Goossens à Rosaleen Norton et
Greenlees, une est incomplète et une autre comporte un ensemble
d’instructions peut être liées à une autre correspondance, probablement
perdues. Johnson écrit :
Chacune
des lettres est manuscrites et s’étend sur deux pages et demie environ,
elles ont été écrite en Australie et à l'étranger, sept débutent par
une salutation à Rosaleen Norton, quatre se réfèrent et / ou envoient
des salutations à Greenlees (l’une est en fait une carte postale de
l’Ile Lord Howe adressée à Greenlees), trois sont signées du nom
magique de Goossens, Djinn, cinq contiennent des références à la
prudence et à l’anonymat, six contiennent des petits croquis, dont deux
montrent une forme de magie sexuelle. Les lettres ne sont pas datées,
même si l’une a une enveloppe intacte à un cachet de la poste de
Canberra datant du 4 juin 1953. Une autre comprend une série d’heures
de rencontre possible qui suggèrent quatre dates potentielles : mars
1952 (trop tôt), août 1953, mai 1954 ou janvier 1955. Chaque lettre
parle de magie et la magie sexuelle y est à chaque fois expressément
mentionnée…
Comme
les lettres se réfèrent à différents types d’activités magiques, leur
contenu sera discuté ci-dessous sous différentes rubriques. Cependant,
comme l’a indiqué Johnson, il y a plusieurs références à la magie
sexuelle dans la correspondance. Ces références magiques sont
clairement associées à un type spécifique de pratique rituelle : la
magie sexuelle Thélémique d’Aleister Crowley. « A.C. » est mentionné
spécifiquement dans quatre des lettres. Dans l’une, qui commence par «
Pour Roie, à qui des salutations secrètes… » Goossens écrit : « Merci
aussi pour cette assurance tout à fait superflue concernant
l’inviolabilité de mes écrits et de mes notes ... aussi pour avoir
conservé les écrits d’A.C. » - une référence claire aux écrits publiés
de Crowley. Dans une autre, qui commence par « Roie - la savoureuse
sorcière... », Goossens fait au passage une référence aux traits
libéraux bien connus d’Aleister Crowley lorsqu’il écrit : « Et comme
je suis d’accord avec vous sur toute cette normalité « ridicule » !
Evacuons-là de l’existence comme le disait A.C.… » Mais dans une
troisième lettre, qui présente un intérêt considérable d’un point de
vue magique, Goossens donne à Rosaleen Norton les détails du voyage
pour se rendre à son chalet près du Mont Victoria dans les Blue
Mountains, afin qu’elle puisse venir lui rendre visite. Dans cette
lettre, il y a aussi une référence importante à Crowley. Goossens écrit
: « Evidemment un pied-à-terre est nécessaire, caché et privé ... » Il
poursuit ensuite : « Oui, je vais vous instruire avec le grimoire. Les diagrammes sont nécessairement grossiers mais pourtant efficaces, étant tous de sources irréprochables. Vous serez ma meilleure - et unique - élève
[c’est moi qui souligne], et je vous nommerai gardienne des sceaux
(Vous avez presque parfaitement interprété A.C. et moi-même dans la
lettre de juin !). Malheureusement, je n’ai pas apporté le livre, mais
je vous l’apporterai la semaine prochaine pour la première leçon. » Il
est intéressant de noter que Gavin Greenlees n’a pas participé à cette
réunion secrète dans les Blue Mountains : Goossens désigne Rosaleen
Norton comme son « unique » élève en matière de grimoire. Les deux
dernières phrases nous fournissent un aperçu utile: ici, Goossens se
propose d’enseigner à Rosaleen Norton un domaine des arts magiques qui
lui est relativement peu familier : comment utiliser les sceaux magiques, ou sigils, tirés d’un grimoire médiéval.
C’est un point important car ici, nous voyons Goossens offrir à
Rosaleen Nortonun savoir sur des techniques magiques spécifiques et non
l’inverse. Cela contredit clairement l’affirmation des avocats de
Goossens publiée après le départ de Goossens pour l’Europe en mai 1956
selon laquelle le chef d’orchestre croyait qu’il répondait [dans un
contexte rituel] à des « menaces persistantes… impliquant d’autres
personnes ». Voici un cas où Goossens « entraîne » Rosaleen Norton dans
la pratique magique de la Goétie et non l’inverse. En plus, il est
clairement induit que Rosaleen Norton connait le lien magique entre
Crowley et Goossens, car la lettre fait référence à quelque chose noté
précédemment au sujet d’« A.C. et moi » [c.-à-d. Crowley et Goossens]. Les
grimoires magiques - livres de sorts contenant les sigils magiques ou «
sceaux » attribués à divers esprits démoniaques - étaient largement
inconnus en Occident jusqu'au 13e siècle. Crowley a lui-même financé la
publication d’une édition de la Goétie, ou Petite Clavicule du Roi Salomon en 1904, une œuvre du XVIe siècle qui contenait les sceaux magiques utilisés pour évoquer 72 « mauvais esprits ». Dans la Goétie,
ces entités spirituelles sont décrites comme les « 72 puissants rois et
princes que le roi Salomon a emprisonné dans un Vase d’Airain, avec
leurs légions ... dont Bélial, Bileth, Asmoday et Gaap était les
dirigeants. Le Goétie est
très probablement le livre auquel Goossens fait référence plus haut,
car A.C. (Aleister Crowley) ne s’est pas seulement impliqué
personnellement dans sa publication, mais a aussi complété la
présentation de MacGregor Mathers du texte du grimoire avec un essai
intitulé « L'interprétation Initiée de la Magie Cérémonielle » qui
avait été inclus comme un chapitre séparé dans le même volume quand il
a été publié en 1904. Au milieu des années 1950, lorsque la lettre de
Goossens a été écrite, le Goétie
était probablement le grimoire magique et la source de sceaux magiques
le plus accessible pour les occultistes qui recherchaient ce genre
d’informations. Une autre indication que le Goétie
était très probablement, le texte en question est fourni par le fait
que dans la même lettre, mentionnée plus haut, Goossens fait référence
à la « crème d’Ashtaroth » qui était destinée à Rosaleen Norton seule,
« et personne d’autre ». C’était probablement un onguent magique que
Rosaleen Norton devait frotter sur diverses parties de son corps - nous
savons que Goossens avait acheté de tels « onguents » pour Rosaleen
Norton à Paris (voir plus loin). En ce qui concerne l’utilisation de
sceaux tirés de grimoires magiques, Astaroth [également connu sous le
nom d’Ashtaroth] est répertorié comme le 29ème esprit de la Goétie, le texte suivant décrit ses attributs spécifiques :
C’est
un Duc Puissant et Fort, et il apparaît sous la forme d’un Ange fort
laid, chevauchant une Bête Infernale ressemblant à un dragon et tenant
une vipère dans la main droite. Tu ne pas le laisseras pas s’approcher
de toi, sinon il te rendra malade par son Souffle Fétide. C’est
pourquoi le Magicien doit tenir l’Anneau Magique près de son visage,
cela le protègera.Il donne des réponses vraies sur les choses Passées,
Présentes et à Venir, et peut découvrir tous les Secret. Il peut
révéler comment les Esprit ont déchu et si on le souhaite, les raisons
de sa propre chute. Il peut donner aux hommes une connaissance
merveilleuse des Sciences Libérales. Il commande 40 légions d’Esprits
Après
avoir décrit les attributs particuliers de chacun des 72 mauvais
esprits, dont Astaroth, le texte de la Goétie inclus le commentaire
suivant sur ce qui s’est passé lorsque le légendaire roi Salomon a «
emprisonné » ces esprits « dans un Vase d’Airain » : Et il faut
noter que Salomon a fait cela à cause de leur fierté [c.-à-d. l’orgueil
des mauvais esprits], car il n’a jamais exprimé d’autre raison pour
laquelle il les a ainsi soumis. Et quand il les avait ainsi soumis et
scellés le Vase, lui par la Puissance Divine, il les a tous chassé dans
un Lac profond ou un Trou à Babylone. Et eux à Babylone, voulant voir
une telle chose, ils sont ensuite allés dans le Lac, pour ouvrir le
Vase, s’attendant à y trouver une grand Trésor. Mais lorsqu’ils l’ont
ouvert, les Esprits Gouvernant se sont tout de suite envolés, avec
leurs légions derrières eux et ils ont tous retrouvés leurs anciens
domaines, sauf Bélial, qui est entré dans une certaine Image, et de là
il donnait des réponses à ceux qui lui offraient des Sacrifices, et
adoraient l’Image comme leur Dieu. Si l’on considère que les esprits
décrits dans la Goétie avaient un lien si spécifique avec le roi
Salomon, il n’est peut-être pas surprenant que Goossens ait décidé
d’utiliser « Djinn » comme
nom magique. On peut aussi spéculer sur la façon dont Goossens lui-même
a pu utiliser les sigils magiques contenus dans le grimoire. Dans une
quatrième lettre, intitulée « Salaam Roie », Goossens dit qu’il vient
de trouver une copie d’occasion de « G.B » et qu’il la laisse contre la
porte de Rosaleen Norton en attendant son retour. Selon toute
probabilité, les initiales « G.B »se réfèrent à une biographie majeure
de Crowley, « The Great Beast
», de John Symonds, publiée à Londres en 1951. Goossens poursuit en
expliquant qu’il l’a « lu depuis et [qu’elle] confirme tout ce que je
savais sur A.C. bien [qu’elle] exagère trop certaines choses ... » Dans
la même lettre, Goossens dit aussi qu’il a expérimenté les « gâteaux de
lumière » et il ajoute une note d’encouragement à Rosaleen Norton : «
J’espère que vous aurez plus de chance avec les onguents ... » La
référence aux « gâteaux de lumière » est une allusion spécifiquement
crowleyienne aux offrandes rituelles de magie sexuelle faites à base de
farine, miel, sang menstruel et sécrétions sexuelles. Compte tenu de
l’orientation Crowleyienne de Goossens, on peut supposer que Goossens a
utilisé des sceaux magiques, ou des sigils, de la même façon que
Crowley : en les activant avec du sperme. Il est possible que Goossens
ait voulu être seul avec Rosaleen Norton dans les Blue Mountains pour
reprendre le partenariat de magie sexuelle Grande Bête / Femme Ecarlate
prôné par Crowley et cela pourrait expliquer pourquoi Greenlees n’a pas
été invité pour cette occasion particulière. En plus, cela faisait
partie de l’approche Thélémique de la magie sexuelle de Crowley de se
masturber et d’éjaculer sur des sigils magiques comme ceux contenus
dans des grimoires comme la Goétie. Comme P-R. Koenig un historien de l’O.T.O. l’a écrit :
...
se masturber sur un sigil d’un démon ou méditer sur l’image d’un
phallus apporterait du pouvoir ou une communication avec un (ou son
propre) être divin ... Au IXe degré, on s’identifie à un pénis
éjaculant. Le sang (ou les excréments) des rapports anaux attirent les
esprits / démons alors que le sperme les maintient en vie.
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