La Wica

  Le NROOGD

  Dion Fortune & The Society of Inner Light

  Alex Sanders & la Tradition Alexandrienne

  Chamanisme / Faery / Huna

  Magie Enochienne

  Reclaiming / Feri / 3rd Road

  Thelema

  Tubal Cain

  Autres
    Charles Cardell et le Coven d'Atho
    Bill Gray et le Sangreal
    Madeline Montalban
    Rosaleen Norton
    Wicca Germanique

    Majestic Order

    Coutumes et Traditions

    Projections Astrales

    L'Oracle Rider-Waite

    Crapaud et Sorcellerie

    Hécate

    Cordes et Ficelles

    Sorcellerie au Cinéma
   
 Divination
    Divers

La Librairie

Le Cercle de la Pierre Sorcière

Liens

Dernières mises à jour du site


 

La Pratique Magique de Rosaleen Norton
Rosaleen Norton, Greenlees et Goossens - et l’influence d'Aleister Crowley (à relire)
par Nevill Drury

Rosaleen Norton et Greenlees avaient noué une amitié improbable avec Eugene Goossens, le musicien anglais venu en Australie en 1947 et qui était devenu le premier chef permanent du Sydney Symphony Orchestra et le directeur du Conservatoire d’Etat. Goossens était arrivé en Australie avec Marjorie Fetter-Foulkrod son épouse d’origine américaine et ils s’étaient installés dans une belle maison à Wahroonga, sur la côte nord de Sydney. Mme Goossens, qui avait dix-neuf ans de moins que son mari et était singulièrement séduisante. Elle a rapidement commencé à avoir un impact sur la scène sociale de Sydney et son opinion sur la mode était très recherchée par les magazines féminins. Mais, au début des années 1950, après plusieurs années de travaille avec des musiciens au Conservatoire, Goossens était devenu de plus en plus autoritaire et s’ennuyait dans son travail. A la fin de 1952 ou au début de 1953, il a découvert une copie de The Art of Rosaleen Norton dans une librairie et cela a immédiatement ravivé son intérêt pour le paganisme et la magie.
Avant d’émigrer en Australie, Goossens avait sympathisé avec le pianiste et compositeur Cyril Scott (1879-1970), qui s’intéressait à la Théosophie et était l’auteur de An Outline of Modern Occultism. Goossens était aussi ami avec le compositeur, critique et éditeur Philip Heseltine (1894-1930), qui s’intéressait beaucoup à la magie noire et au paganisme. Heseltine avait rencontré Crowley vers 1914, était membre de l’OTO de Crowley, et était connu dans les milieux artistiques et musicaux sous son nom de plume, Peter Warlock. A une occasion, Heseltine a utilisé des carrés magiques du Livre de la Magie Sacrée d’Abramelin le Mage pour faire revenir son ex-femme : sa méthode rituelle consistait à graver un des carrés magiques d’Abramelin « distinctement sur son bras ». Dans son livre Magick Without Tears (1982) publié à titre posthume, Crowley note : « Je ne sais pas comment il a fait, mais sa femme est revenue et très peu de temps après, il s’est suicidé. »Selon la sœur cadette de Goossens, Dame Sidonie Goossens-Millar, c’est l’intérêt d’Heseltine pour la magie qui a éveillé l’intérêt de son frère pour l’occulte, et il est aussi intéressant de noter, dans ce contexte, que Heseltine était un ami du poète Victor Neuburg, qui avait eu avec Crowley des activités rituelles de magie sexuelle dans le désert algérien en 1909. Comme membre de l’O.T.O., Heseltine fournit le lien clé entre les pratiques de magie sexuelle de Crowley et les techniques de magie sexuelle goétique qu’Eugene Goossens s’est proposé d’enseigner à Rosaleen Norton.
Goossens a dit en 1956 à Bert Trevenar, détective à la brigade des mœurs, que sa découverte du livre de Rosaleen Norton dans une librairie de Sydney a réveillé sa fascination pour la magie occidentale - il a ensuite écrit à Rosaleen Norton pour exprimer son admiration pour le livre et son travail artistique. Goossens a aussi dit à Trevenar que Rosaleen Norton l’avait ensuite invité dans son appartement de Brougham Street pour une première discussion autour d’une tasse de thé. Goossens était fasciné par Rosaleen Norton et son approche apparemment authentique du paganisme, et rapidement ils devinrent amis. Goossens travaillait régulièrement dans les salles de répétition de l’Australian Broadcasting Commission, à quelques minutes à pied de Brougham Street, il lui était donc facile de se voir régulièrement. Goossens est devenu un visiteur régulier de l’appartement de Rosaleen Norton et un membre du petit groupe magique qui se réunissait périodiquement pour discuter d’idées magiques et pratiquer des rituels sacrés dédiés à Pan. En plus de leur intérêt commun pour les traditions païennes, Goossens, Rosaleen Norton et Greenlees partageaient aussi un amour de la musique classique. Parmi les compositeurs préférés de Rosaleen Norton il y avait Mozart, Beethoven et Sibelius. Elle aimait aussi beaucoup la musique baroque. Rapidement il a été question de travailler ensemble sur une interprétation musicale de La Chute de la Maison Usher d’Edgar Allan Poe. Greenlees devait écrire le livret, Rosaleen Norton peindre les décors et Goossens composer la musique. Ce projet, malheureusement, n’a pas abouti. Néanmoins, selon un récent article de David Salter, la relation entre Goossens et Rosaleen Norton a rapidement acquis une « intensité sexuelle » qui s’exprimait à la fois par le rituel magique et la photographie érotique. « Nous avons de nombreux rituels et expériences à entreprendre », écrit-il dans une de ses lettres à Rosaleen Norton, « ... et je souhaite faire plus de photos. »
Les activités de magie sexuelle de Goossens, Rosaleen Norton et Greenlees seront décrites plus tard. Cependant, sa relation personnelle avec le couple a pris fin brutalement le 9 mars 1956 quand il est retourné au Mascot Airport à Sydney, sur un vol en provenance de Londres. Il était maintenant officiellement Sir Eugene Goossens, ayant reçu son titre quelques mois plus tôt et ne savait apparemment pas qu'un groupe de détectives et d’agents des douanes s’étaient retrouvés au Mascot Airport pour l’arrêter. Alertés par Bert Trevenar le détective de la brigade des mœurs, les agents des douanes de l’aéroport avaient prévu que Goossens aurait avec lui une grande quantité de matériel prétendument pornographique, et lorsqu’ils ont fouillé ses bagages, ils ont découvert plus de 800 photographies érotiques, une bobine de film et aussi certains masques rituels et des bâtons d'encens. Goossens a par la suite officiellement été inculpé en vertu de l'article 233 du code des douanes, qui interdisait la possession ou l’importation « d’ouvrages ou d’articles blasphématoires, indécents ou obscènes ».
L’affaire Goossens a été traitée par J.M. McCauley, juge à la Martin Place Court of Petty Sessions, il a été condamné à la peine maximale, une amende de 100£. Quatre jours après avoir été condamné, Goossens a présenté officiellement sa démission de l’Australian Broadcasting Commission et du NSW State Conservatorium, sa carrière professionnelle de chef d'orchestre de renommée internationale était terminée. Le 26 mai 1956, Goossens a embarqué sur un vol pour Rome, il voyageait incognito sous le nom de Mr. E. Gray, il n’est plus jamais retourné en Australie. Peu de temps après, Goossens s’est séparé de son épouse et a essayé par la suite de redevenir musicien professionnel en travaillant de temps à autre pour la BBC à Londres. Mais, comme l’a noté David Salter, « Goossens était désormais sur le déclin. La nouvelle de sa disgrâce en Australie avait ruiné la position du maestro dans le monde de la musique britannique. Il a vécu à Londres dans une succession d’appartements et de chambres d’hôtel et a eu des problèmes de santé… » Goossens est décédé en Angleterre en juin 1962 d’une perforation d’un ulcère, il avait 69 ans, c’était peu de temps après son retour d’un voyage en Suisse où il avait rendu visite à l’une de ses filles d’un mariage antérieur.
Il a été établi que la relation inhabituellement étroite de Goossens avec Rosaleen Norton et Greenlees avait déjà été signalée par le détective Trevenar de la police des moeurs avant la descente de police dans l’appartement de Brougham Street le 3 octobre 1955. A cette époque Trevenar avait déjà en sa possession une collection de lettres intimes et personnelles que Goossens avait envoyées à Rosaleen Norton - il les avait obtenues par Joe Morris, un ancien fait-diversier au journal Sun de Sydney, qui avait infiltré le coven de Rosaleen Norton et les avait secrètement escamotées. Salter note que lorsque Rosaleen Norton et Greenlees ont été accusés de pratiquer « un acte sexuel contre nature » après la découverte des photographies, Goossens avait craint d’être impliqué et a détruit à la hâte sa propre collection pornographique et ses outils utilisés pour la magie noire, « probablement en les brûlant dans l’arrière-cour de sa maison de Wahroonga ».Pour ne pas être dépassé, Trevenar a rapidement obtenu l’accord de l’inspecteur Ron Walden, chef de la brigade des moeurs, pour surveiller la relation entre Rosaleen Norton, Greenlees et Goossens - en particulier en vue d’obtenir des preuves de perversion sexuelle - et cela comprenait la filature de Goossens lors de ses visites en Europe avec l’aide de connexions fournies par le Sun. A Londres, Goossens a été vu faire des « achats peu orthodoxes dans des boutiques et des librairies sordides de Soho et aux alentours de Leicester Square ». Il est significatif qu’une grande librairie ésotérique, Watkins, fût située à Cecil Court près de Leicester Square. Goossens aurait facilement pu y acheter des écrits rares d’Aleister Crowley - Watkins est bien connu à Londres comme étant une source de textes magiques rares.
Suite à l’arrestation de Goossens au Mascot Airport de Sydney, le 9 mars 1956, Trevenar a eu une l’opportunité unique d’interroger Goossens sur ses intérêts en matière de magie sexuelle. Voilà un extrait du dossier de Trevenar :

J’ai dit : Comment se déroule ce rite ? [C.-à-d. magie sexuelle]
Il a dit : Nous nous sommes déshabillés et nous nous sommes assis par terre en cercle. Mlle Norton a conduit la partie verbale du Rite. J’ai ensuite pratiqué la stimulation sexuelle sur elle.
J’ai dit : Comment avez-vous fait ça ?
Il a dit : « J’ai placé ma langue dans son organe sexuel et j’ai continué à la bouger jusqu’à ce que cela la stimule.

Cet entretien entre Trevenar et Goossens établit que le cunnilingus faisait partie de l’approche à la magie sexuelle rituelle de Rosaleen Norton. D’autres allusions aux rituels de magie sexuelle figurent aussi dans les lettres envoyées par Goossens à Rosaleen Norton, dont Trevenar avait obtenu des copies par l’intermédiaire de son informateur, Joe Morris. Lorsque Trevenar a interrogé Goossens, il a montré au chef d’orchestre des photocopies des lettres de l’appartement de Brougham Street faites par Morris et Goossens à son tour a confirmé qu’il en avait bien l’auteur. Certaines étaient signées « Djinn », qui était un nom magique utilisé par Goossens lorsqu’il correspondait avec Rosaleen Norton. « Djinn » peut aussi être un nom rituel lié à l’appartenance au « coven » de Rosaleen Norton, si une telle structure magique opérait en effet à Brougham Street à cette époque.
Dans son étude « The Witching Hour : Sex Magic in 1950s Australie », le Dr Marguerite Johnson note qu’il y a au moins onze lettres écrites par Goossens à Rosaleen Norton et Greenlees, une est incomplète et une autre comporte un ensemble d’instructions peut être liées à une autre correspondance, probablement perdues. Johnson écrit :

Chacune des lettres est manuscrites et s’étend sur deux pages et demie environ, elles ont été écrite en Australie et à l'étranger, sept débutent par une salutation à Rosaleen Norton, quatre se réfèrent et / ou envoient des salutations à Greenlees (l’une est en fait une carte postale de l’Ile Lord Howe adressée à Greenlees), trois sont signées du nom magique de Goossens, Djinn, cinq contiennent des références à la prudence et à l’anonymat, six contiennent des petits croquis, dont deux montrent une forme de magie sexuelle. Les lettres ne sont pas datées, même si l’une a une enveloppe intacte à un cachet de la poste de Canberra datant du 4 juin 1953. Une autre comprend une série d’heures de rencontre possible qui suggèrent quatre dates potentielles : mars 1952 (trop tôt), août 1953, mai 1954 ou janvier 1955. Chaque lettre parle de magie et la magie sexuelle y est à chaque fois expressément mentionnée…

Comme les lettres se réfèrent à différents types d’activités magiques, leur contenu sera discuté ci-dessous sous différentes rubriques. Cependant, comme l’a indiqué Johnson, il y a plusieurs références à la magie sexuelle dans la correspondance. Ces références magiques sont clairement associées à un type spécifique de pratique rituelle : la magie sexuelle Thélémique d’Aleister Crowley.
« A.C. » est mentionné spécifiquement dans quatre des lettres. Dans l’une, qui commence par « Pour Roie, à qui des salutations secrètes… » Goossens écrit : « Merci aussi pour cette assurance tout à fait superflue concernant l’inviolabilité de mes écrits et de mes notes ... aussi pour avoir conservé les écrits d’A.C. » - une référence claire aux écrits publiés de Crowley. Dans une autre, qui commence par « Roie - la savoureuse sorcière... », Goossens fait au passage une référence aux traits libéraux bien connus d’Aleister Crowley lorsqu’il écrit :
« Et comme je suis d’accord avec vous sur toute cette normalité « ridicule » ! Evacuons-là de l’existence comme le disait A.C.… » Mais dans une troisième lettre, qui présente un intérêt considérable d’un point de vue magique, Goossens donne à Rosaleen Norton les détails du voyage pour se rendre à son chalet près du Mont Victoria dans les Blue Mountains, afin qu’elle puisse venir lui rendre visite. Dans cette lettre, il y a aussi une référence importante à Crowley. Goossens écrit : « Evidemment un pied-à-terre est nécessaire, caché et privé ... » Il poursuit ensuite : « Oui, je vais vous instruire avec le grimoire. Les diagrammes sont nécessairement grossiers mais pourtant efficaces, étant tous de sources irréprochables. Vous serez ma meilleure - et unique - élève [c’est moi qui souligne], et je vous nommerai gardienne des sceaux (Vous avez presque parfaitement interprété A.C. et moi-même dans la lettre de juin !). Malheureusement, je n’ai pas apporté le livre, mais je vous l’apporterai la semaine prochaine pour la première leçon. »
Il est intéressant de noter que Gavin Greenlees n’a pas participé à cette réunion secrète dans les Blue Mountains : Goossens désigne Rosaleen Norton comme son « unique » élève en matière de grimoire. Les deux dernières phrases nous fournissent un aperçu utile: ici, Goossens se propose d’enseigner à Rosaleen Norton un domaine des arts magiques qui lui est relativement peu familier : comment utiliser les sceaux magiques, ou sigils, tirés d’un grimoire médiéval. C’est un point important car ici, nous voyons Goossens offrir à Rosaleen Nortonun savoir sur des techniques magiques spécifiques et non l’inverse. Cela contredit clairement l’affirmation des avocats de Goossens publiée après le départ de Goossens pour l’Europe en mai 1956 selon laquelle le chef d’orchestre croyait qu’il répondait [dans un contexte rituel] à des « menaces persistantes… impliquant d’autres personnes ». Voici un cas où Goossens « entraîne » Rosaleen Norton dans la pratique magique de la Goétie et non l’inverse. En plus, il est clairement induit que Rosaleen Norton connait le lien magique entre Crowley et Goossens, car la lettre fait référence à quelque chose noté précédemment au sujet d’« A.C. et moi » [c.-à-d. Crowley et Goossens].
Les grimoires magiques - livres de sorts contenant les sigils magiques ou « sceaux » attribués à divers esprits démoniaques - étaient largement inconnus en Occident jusqu'au 13e siècle. Crowley a lui-même financé la publication d’une édition de la Goétie, ou Petite Clavicule du Roi Salomon en 1904, une œuvre du XVIe siècle qui contenait les sceaux magiques utilisés pour évoquer 72 « mauvais esprits ». Dans la Goétie, ces entités spirituelles sont décrites comme les « 72 puissants rois et princes que le roi Salomon a emprisonné dans un Vase d’Airain, avec leurs légions ... dont Bélial, Bileth, Asmoday et Gaap était les dirigeants.
Le Goétie est très probablement le livre auquel Goossens fait référence plus haut, car A.C. (Aleister Crowley) ne s’est pas seulement impliqué personnellement dans sa publication, mais a aussi complété la présentation de MacGregor Mathers du texte du grimoire avec un essai intitulé « L'interprétation Initiée de la Magie Cérémonielle » qui avait été inclus comme un chapitre séparé dans le même volume quand il a été publié en 1904. Au milieu des années 1950, lorsque la lettre de Goossens a été écrite, le Goétie était probablement le grimoire magique et la source de sceaux magiques le plus accessible pour les occultistes qui recherchaient ce genre d’informations. Une autre indication que le Goétie était très probablement, le texte en question est fourni par le fait que dans la même lettre, mentionnée plus haut, Goossens fait référence à la « crème d’Ashtaroth » qui était destinée à Rosaleen Norton seule, « et personne d’autre ». C’était probablement un onguent magique que Rosaleen Norton devait frotter sur diverses parties de son corps - nous savons que Goossens avait acheté de tels « onguents » pour Rosaleen Norton à Paris (voir plus loin).
En ce qui concerne l’utilisation de sceaux tirés de grimoires magiques, Astaroth [également connu sous le nom d’Ashtaroth] est répertorié comme le 29ème esprit de la Goétie, le texte suivant décrit ses attributs spécifiques :

C’est un Duc Puissant et Fort, et il apparaît sous la forme d’un Ange fort laid, chevauchant une Bête Infernale ressemblant à un dragon et tenant une vipère dans la main droite. Tu ne pas le laisseras pas s’approcher de toi, sinon il te rendra malade par son Souffle Fétide. C’est pourquoi le Magicien doit tenir l’Anneau Magique près de son visage, cela le protègera.Il donne des réponses vraies sur les choses Passées, Présentes et à Venir, et peut découvrir tous les Secret. Il peut révéler comment les Esprit ont déchu et si on le souhaite, les raisons de sa propre chute. Il peut donner aux hommes une connaissance merveilleuse des Sciences Libérales. Il commande 40 légions d’Esprits

Après avoir décrit les attributs particuliers de chacun des 72 mauvais esprits, dont Astaroth, le texte de la Goétie inclus le commentaire suivant sur ce qui s’est passé lorsque le légendaire roi Salomon a « emprisonné » ces esprits « dans un Vase d’Airain » :
Et il faut noter que Salomon a fait cela à cause de leur fierté [c.-à-d. l’orgueil des mauvais esprits], car il n’a jamais exprimé d’autre raison pour laquelle il les a ainsi soumis. Et quand il les avait ainsi soumis et scellés le Vase, lui par la Puissance Divine, il les a tous chassé dans un Lac profond ou un Trou à Babylone. Et eux à Babylone, voulant voir une telle chose, ils sont ensuite allés dans le Lac, pour ouvrir le Vase, s’attendant à y trouver une grand Trésor. Mais lorsqu’ils l’ont ouvert, les Esprits Gouvernant se sont tout de suite envolés, avec leurs légions derrières eux et ils ont tous retrouvés leurs anciens domaines, sauf Bélial, qui est entré dans une certaine Image, et de là il donnait des réponses à ceux qui lui offraient des Sacrifices, et adoraient l’Image comme leur Dieu.
Si l’on considère que les esprits décrits dans la Goétie avaient un lien si spécifique avec le roi Salomon, il n’est peut-être pas surprenant que Goossens ait décidé d’utiliser « Djinn » comme nom magique. On peut aussi spéculer sur la façon dont Goossens lui-même a pu utiliser les sigils magiques contenus dans le grimoire. Dans une quatrième lettre, intitulée « Salaam Roie », Goossens dit qu’il vient de trouver une copie d’occasion de « G.B » et qu’il la laisse contre la porte de Rosaleen Norton en attendant son retour. Selon toute probabilité, les initiales « G.B »se réfèrent à une biographie majeure de Crowley, « The Great Beast », de John Symonds, publiée à Londres en 1951. Goossens poursuit en expliquant qu’il l’a « lu depuis et [qu’elle] confirme tout ce que je savais sur A.C. bien [qu’elle] exagère trop certaines choses ... » Dans la même lettre, Goossens dit aussi qu’il a expérimenté les « gâteaux de lumière » et il ajoute une note d’encouragement à Rosaleen Norton : « J’espère que vous aurez plus de chance avec les onguents ... » La référence aux « gâteaux de lumière » est une allusion spécifiquement crowleyienne aux offrandes rituelles de magie sexuelle faites à base de farine, miel, sang menstruel et sécrétions sexuelles. Compte tenu de l’orientation Crowleyienne de Goossens, on peut supposer que Goossens a utilisé des sceaux magiques, ou des sigils, de la même façon que Crowley : en les activant avec du sperme. Il est possible que Goossens ait voulu être seul avec Rosaleen Norton dans les Blue Mountains pour reprendre le partenariat de magie sexuelle Grande Bête / Femme Ecarlate prôné par Crowley et cela pourrait expliquer pourquoi Greenlees n’a pas été invité pour cette occasion particulière. En plus, cela faisait partie de l’approche Thélémique de la magie sexuelle de Crowley de se masturber et d’éjaculer sur des sigils magiques comme ceux contenus dans des grimoires comme la Goétie. Comme P-R. Koenig un historien de l’O.T.O. l’a écrit :

... se masturber sur un sigil d’un démon ou méditer sur l’image d’un phallus apporterait du pouvoir ou une communication avec un (ou son propre) être divin ... Au IXe degré, on s’identifie à un pénis éjaculant. Le sang (ou les excréments) des rapports anaux attirent les esprits / démons alors que le sperme les maintient en vie.

retour

     

 

Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!