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La Pratique Magique de Rosaleen Norton
Autels, outils rituels et pratiques d’inspiration Voodoo à Brougham Street (à relire)
par Nevill Drury

On a déjà mentionné le fait que l’appartement mansardé de Rosaleen Norton sur Brougham Street était petit, et que lorsque Gavin Greenlees et elle y résidaient dans les années 1950 et au début des années 1960, cet espace était un espace de vie ainsi qu’un espace de travail rituel. Les photographies du détective Trevenar montrant l’appartement sont intéressantes car elles révèlent des détails sur l’aspect rituel de la pièce. Il est aussi intéressant de comparer les photographies de Trevenar avec les détails rapportés dans l’article « Je suis une sorcière ! » de Dave Barnes sur Rosaleen Norton, publié un peu plus d’un an plus tard, ainsi que des photographies reproduites dans l’article autobiographique de Rosaleen Norton « Hitch-Hiking Witch », publié en février 1957. Cet article suggère que certains éléments de la pratique rituelle de Rosaleen Norton étaient improvisés ou flexibles, certains objets de l’autel principal de Pan étant déplacés vers d’autres endroits de l’appartement.
Selon Barnes (1956), chez Rosaleen Norton, l’autel de Pan était situé « au bout de la pièce ». Une grande représentation de Pan avait été peinte directement sur le mur et la grande photo ouvrant l’article de Barnes montre Rosaleen Norton assise à côté de divers outils rituels et tout un bric-à-brac, dont des bois de cerf, un bougeoir, des plats et des pommes de pin. Le mot « Pan » est visible sur le mur sous un miroir rond sur le côté gauche. Compte tenu des détails de l'interview de D.L. Thompson en 1955, il peut être établi que l’autel dédié à Pan était situé à l’extrémité nord du grenier, le coin nord étant la position traditionnelle d’un autel de sorcière. Les photographies de Trevenar, prises la même année, montrent qu’il y avait deux autels dans le grenier de Brougham Street. Nous savons par d’autres sources que le deuxième autel était dédié à Hécate. L’autel à Hécate, qui était situé à l'extrémité sud du grenier, était coincé entre un fauteuil et une armoire en bois et que l’autel à Pan était seul et occupait effectivement toute la largeur de la pièce, avec de lourds rideaux drapés des deux côtés.
Une photographie de l’appartement de Rosaleen Norton sur Brougham Street en 1957 montre que les bois de cerf avaient été déplacés de l’autel Pan à un autre endroit et faisaient maintenant partie d’un autel improvisé dans le coin de la pièce.
Les bois de cerf montés sur un socle qui, dans l’article de Barnes, avaient été photographiés sur le sol devant l’autel de Pan, étaient maintenant placés au-dessus d’un meuble qui n’est pas clairement visible mais qui doit mesurer plus d’un mètre de haut. Sur la photographie de 1957, Rosaleen Norton se tient à côté des bois désignant un instrument en forme de serpent sinueux qui semble être une forme de baguette magique. Une bougie unique est aussi placée au centre de l’autel devant les bois. Derrière la bougie et les bois, il y a un miroir de taille moyenne avec un gros cadre placé de sorte que le verre du miroir soit visible entre le V des bois. Bien que l’on puisse supposer que Rosaleen Norton ai pu déplacer une partie de ses outils rituels dans la pièce pour poser pour les photographies, il semble que la disposition de l’autel sur la photographie de février 1957 avait un certain degré de permanence. Le nom Uriel était peint sur le mur. Dans la tradition magique de l’Aube dorée (à laquelle Crowley appartenait également avant 1904), Uriel est l’archange de la Terre et sa « sphère » ou « quartier » assigné se trouve au Nord. Les mots « De l’Air » sont aussi visibles sur la photo et ont été peints sur le mur derrière Rosaleen Norton. Cela peut permettre de localiser l’élément Air à l’Ouest. Dans la tradition de l’Aube Dorée, l’élément Air est associé à l’archange Raphaël et est traditionnellement situé à l’Est dans le cadre du Rituel bien connu de Bannissement du Pentagramme Mineur. Les magiciens de l’Aube Dorée ont utilisé ce Rituel de Bannissement pour « purifier » l’espace rituel en « bannissant » les influences négatives et en établissant la protection sacrée des quatre archanges de l’Apocalypse sur l’espace rituel. L’Ouest est le domaine symbolique de Gabriel, l’archange de l’Eau, mais cette photographie montre que Rosaleen Norton a placé l’Air à l’Ouest. Cela suggère que Rosaleen Norton ne suivait pas le système Golden Dawn à la lettre, mais la présence d’une référence à l’archange Uriel derrière son autel rituel suggère que sa pratique magique était partiellement basée sur des procédures connues de la Golden Dawn. Etant donné qu’Uriel est traditionnellement associée au Nord et qu’il symbolise la Terre, il était approprié que son autel rituel principal, dédié à Pan dans son rôle d’ancien Dieu grec de la nature, soit situé symboliquement au Nord.
Mais, l’autel à Hécate de Rosaleen Norton semble avoir été au moins partiellement improvisé. Sur la photographie au début de l’article de Barnes « Je suis une sorcière ! » (Décembre 1956), sur laquelle Rosaleen Norton posait devant la fresque de Pan, un petit masque féminin a été accroché au mur. Il fait partie du décor derrière l’autel, niché entre la main tendue de Pan et son menton. Sur les photographies de l’autel de Pan du détective Trevenar, prises environ un an plus tôt, le masque féminin n’est pas là. Mais, ce même masque féminin occupe une position centrale sur la photographie de Trevenar du deuxième autel, dont Rosaleen Norton a confirmé à D.L. Thompson qu’il était dédié à Hécate. Barnes a noté dans son article de 1956 que ce masque féminin là avait une ressemblance surprenante avec Rosaleen Norton, et elle l’a peut-être utilisé pour renforcer son sentiment de connexion symbolique et personnelle avec Pan et Hécate, lors de différentes occasions cérémonielles.
Rosaleen Norton confirme dans l’article de Thompson [1955] que les initiations rituelles qui se déroulaient à Brougham Street étaient dédiées aux « divinités principales » du coven, Pan et Hécate, et que les néophytes étaient tenus de prêter serment d’allégeance à ces divinités. Rosaleen Norton a aussi confirmé dans une interview à Nan Javes, journaliste au Sun, qu’elle débutait tous les rituels magiques en brûlant de l’encens pour chacune des divinités impliquées et qu’elle a traçait un « cercle magique protecteur » autour de la zone rituelle où elle pratiquait. Des accusations portées par Anna Hoffmann et d’autres, affirmaient que Rosaleen Norton avait conduit une Messe Noire dans son appartement de Kings Cross, Rosaleen Norton a dit à Dave Barnes dans son interview de décembre 1956 qu’elle n’avait jamais assisté à des cérémonies au cours desquelles il y avait eu des sacrifices de sang. Elle a ensuite ajouté : sans doute en plaisantant, « ... Et je n’ai jamais non plus bu du sang de chauve-souris... »
Un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler une réunion rituelle à Brougham Street, au moins à certaines occasions, est fourni par un court extrait du documentaire télévisé de 1964 sur Kings Cross, The Glittering Mile, et par analogie par l’un des dessins dans L’Art of Rosaleen Norton (1952) intitulé Rites of Baron Samedi. Dans The Glittering Mile, Rosaleen Norton, habillée, pratique un rituel de bannissement en traçant un pentagramme dans l’air avec son athamé cérémoniel, purifiant et définissant ainsi « l’espace sacré » associé au rituel. Mais, nous savons que Rosaleen Norton n’a pas toujours été vêtue lors de ses cérémonies car elle a confirmé dans son interview avec D.L. Thompson que « la tenue de cérémonie va de la nudité à la tenue complète - robes, capuche, sandales et accessoires ... » Rosaleen Norton est apparue lors de son entretien avec Thompson vêtue uniquement de son « tablier de sorcière » en cuir sombre, nue au-dessus de la taille, même si elle a posé plus tard pour une photo portant un masque de chat en plus de son tablier. Au cours de l’interview de Rosaleen Norton par Thompson, les autres membres du coven portaient des masques rituels d’animaux pour cacher leur identité et se référaient l’un à l’autre en utilisant des sobriquets comme le Rat et le Crapaud, demeurant ainsi effectivement anonymes. Il a été depuis établi que les masques exotiques ramenés en Australie par Sir Eugene Goossens étaient destinés à un usage rituel par le coven.
Des notes manuscrites inédites de Rosaleen Norton accompagnant le projet de manuscrit de son livre The Art of Rosaleen Norton, indiquent que Rites of Baron Samedi est une « émotion d’une expérience personnelle ... une invocation rituelle ». Le poème d’accompagnement de Gavin Greenlees décrit la scène comme une « saturnale ». Rosaleen Norton reconnaît l’influence du Voodoo dans la pratique rituelle et confirme que « la cheminée, le crâne de bison, la chandelle, les chats, etc.… font partie de l’ameublement de l’appartement de l’artiste ». Dans Rites of Baron Samedi, on voit une performance rituelle où une femme exotique à la peau sombre danse nue dans un état de frénésie au centre d’une petite pièce tandis qu’un petit rassemblement de dévots rituels regarde avec admiration. Certains de ces spectateurs portent des masques : l’un d’eux, qui est peut-être Rosaleen Norton elle-même, est assis en tailleur, porte des sandales et fume une cigarette dans un long porte-cigarette. Derrière elle se trouve un jeune homme portant un simple masque sans ornements : ce personnage ressemble à Greenlees. Une bougie a été placée au sommet du crâne du bison et des forces magiques se pressent dans la pièce. Le visage ailé du Baron Samedi et un serpent enroulé se dressent autour de la danseuse, suggérant que le rituel combine des éléments du Voodoo, du tantra et de la magie sexuelle. Pendant ce temps, la danseuse expose son corps nu à la vue de tous alors qu’elle incarne le désir frénétique d’Erzulie. Erzulie est une déesse Voodoo connue pour son amour et sa passion, une figure archétypale associée à la magie sensuelle de la voie de la main gauche, et ici la danseuse est devenue sa prêtresse car elle est « possédée » par les énergies magiques provocantes de la divinité Voodoo.


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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!