La Wica
Le NROOGD
Dion Fortune & The
Society of Inner Light
Alex Sanders & la
Tradition Alexandrienne
Chamanisme / Faery /
Huna
Magie Enochienne
Reclaiming / Feri /
3rd Road
Thelema
Tubal Cain
Autres
Charles Cardell et le
Coven d'Atho
Bill Gray et le Sangreal
Madeline Montalban
Rosaleen Norton
Wicca Germanique
Majestic Order
Coutumes et Traditions
Projections Astrales
L'Oracle Rider-Waite
Crapaud et Sorcellerie
Hécate
Cordes et Ficelles
Sorcellerie au Cinéma
Divination
Divers
La Librairie
Le Cercle de la Pierre
Sorcière Liens
Dernières
mises à jour du site
|
La Pratique Magique de Rosaleen Norton Autels, outils rituels et pratiques d’inspiration Voodoo à Brougham Street (à relire) par Nevill Drury ![](../pix/Roie1.jpg)
On a
déjà mentionné le fait que l’appartement mansardé de Rosaleen Norton
sur Brougham Street était petit, et que lorsque Gavin Greenlees et elle
y résidaient dans les années 1950 et au début des années 1960, cet
espace était un espace de vie ainsi qu’un espace de travail rituel. Les
photographies du détective Trevenar montrant l’appartement sont
intéressantes car elles révèlent des détails sur l’aspect rituel de la
pièce. Il est aussi intéressant de comparer les photographies de
Trevenar avec les détails rapportés dans l’article « Je suis une
sorcière ! » de Dave Barnes sur Rosaleen Norton, publié un peu plus
d’un an plus tard, ainsi que des photographies reproduites dans
l’article autobiographique de Rosaleen Norton « Hitch-Hiking Witch »,
publié en février 1957. Cet article suggère que certains éléments de la
pratique rituelle de Rosaleen Norton étaient improvisés ou flexibles,
certains objets de l’autel principal de Pan étant déplacés vers
d’autres endroits de l’appartement.
Selon Barnes (1956), chez Rosaleen Norton, l’autel de Pan était situé «
au bout de la pièce ». Une grande représentation de Pan avait été
peinte directement sur le mur et la grande photo ouvrant l’article de
Barnes montre Rosaleen Norton assise à côté de divers outils rituels et
tout un bric-à-brac, dont des bois de cerf, un bougeoir, des plats et
des pommes de pin. Le mot « Pan » est visible sur le mur sous un miroir
rond sur le côté gauche. Compte tenu des détails de l'interview de D.L.
Thompson en 1955, il peut être établi que l’autel dédié à Pan était
situé à l’extrémité nord du grenier, le coin nord étant la position
traditionnelle d’un autel de sorcière. Les photographies de Trevenar,
prises la même année, montrent qu’il y avait deux autels dans le
grenier de Brougham Street. Nous savons par d’autres sources que le
deuxième autel était dédié à Hécate. L’autel à Hécate, qui était situé
à l'extrémité sud du grenier, était coincé entre un fauteuil et une
armoire en bois et que l’autel à Pan était seul et occupait
effectivement toute la largeur de la pièce, avec de lourds rideaux
drapés des deux côtés.
Une photographie de l’appartement de Rosaleen Norton sur Brougham
Street en 1957 montre que les bois de cerf avaient été déplacés de
l’autel Pan à un autre endroit et faisaient maintenant partie d’un
autel improvisé dans le coin de la pièce.
Les bois de cerf montés sur un socle qui, dans l’article de Barnes,
avaient été photographiés sur le sol devant l’autel de Pan, étaient
maintenant placés au-dessus d’un meuble qui n’est pas clairement
visible mais qui doit mesurer plus d’un mètre de haut. Sur la
photographie de 1957, Rosaleen Norton se tient à côté des bois
désignant un instrument en forme de serpent sinueux qui semble être une
forme de baguette magique. Une bougie unique est aussi placée au centre
de l’autel devant les bois. Derrière la bougie et les bois, il y a un
miroir de taille moyenne avec un gros cadre placé de sorte que le verre
du miroir soit visible entre le V des bois. Bien que l’on puisse
supposer que Rosaleen Norton ai pu déplacer une partie de ses outils
rituels dans la pièce pour poser pour les photographies, il semble que
la disposition de l’autel sur la photographie de février 1957 avait un
certain degré de permanence. Le nom Uriel était peint sur le mur. Dans
la tradition magique de l’Aube dorée (à laquelle Crowley appartenait
également avant 1904), Uriel est l’archange de la Terre et sa « sphère
» ou « quartier » assigné se trouve au Nord. Les mots « De l’Air » sont
aussi visibles sur la photo et ont été peints sur le mur derrière
Rosaleen Norton. Cela peut permettre de localiser l’élément Air à
l’Ouest. Dans la tradition de l’Aube Dorée, l’élément Air est associé à
l’archange Raphaël et est traditionnellement situé à l’Est dans le
cadre du Rituel bien connu de Bannissement du Pentagramme Mineur. Les
magiciens de l’Aube Dorée ont utilisé ce Rituel de Bannissement pour «
purifier » l’espace rituel en « bannissant » les influences négatives
et en établissant la protection sacrée des quatre archanges de
l’Apocalypse sur l’espace rituel. L’Ouest est le domaine symbolique de
Gabriel, l’archange de l’Eau, mais cette photographie montre que
Rosaleen Norton a placé l’Air à l’Ouest. Cela suggère que Rosaleen
Norton ne suivait pas le système Golden Dawn à la lettre, mais la
présence d’une référence à l’archange Uriel derrière son autel rituel
suggère que sa pratique magique était partiellement basée sur des
procédures connues de la Golden Dawn. Etant donné qu’Uriel est
traditionnellement associée au Nord et qu’il symbolise la Terre, il
était approprié que son autel rituel principal, dédié à Pan dans son
rôle d’ancien Dieu grec de la nature, soit situé symboliquement au Nord.
Mais, l’autel à Hécate de Rosaleen Norton semble avoir été au moins
partiellement improvisé. Sur la photographie au début de l’article de
Barnes « Je suis une sorcière ! » (Décembre 1956), sur laquelle
Rosaleen Norton posait devant la fresque de Pan, un petit masque
féminin a été accroché au mur. Il fait partie du décor derrière
l’autel, niché entre la main tendue de Pan et son menton. Sur les
photographies de l’autel de Pan du détective Trevenar, prises environ
un an plus tôt, le masque féminin n’est pas là. Mais, ce même masque
féminin occupe une position centrale sur la photographie de Trevenar du
deuxième autel, dont Rosaleen Norton a confirmé à D.L. Thompson qu’il
était dédié à Hécate. Barnes a noté dans son article de 1956 que ce
masque féminin là avait une ressemblance surprenante avec Rosaleen
Norton, et elle l’a peut-être utilisé pour renforcer son sentiment de
connexion symbolique et personnelle avec Pan et Hécate, lors de
différentes occasions cérémonielles.
Rosaleen Norton confirme dans l’article de Thompson [1955] que les
initiations rituelles qui se déroulaient à Brougham Street étaient
dédiées aux « divinités principales » du coven, Pan et Hécate, et que
les néophytes étaient tenus de prêter serment d’allégeance à ces
divinités. Rosaleen Norton a aussi confirmé dans une interview à Nan
Javes, journaliste au Sun, qu’elle débutait tous les rituels magiques
en brûlant de l’encens pour chacune des divinités impliquées et qu’elle
a traçait un « cercle magique protecteur » autour de la zone rituelle
où elle pratiquait. Des accusations portées par Anna Hoffmann et
d’autres, affirmaient que Rosaleen Norton avait conduit une Messe Noire
dans son appartement de Kings Cross, Rosaleen Norton a dit à Dave
Barnes dans son interview de décembre 1956 qu’elle n’avait jamais
assisté à des cérémonies au cours desquelles il y avait eu des
sacrifices de sang. Elle a ensuite ajouté : sans doute en plaisantant,
« ... Et je n’ai jamais non plus bu du sang de chauve-souris... »
Un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler une réunion rituelle à
Brougham Street, au moins à certaines occasions, est fourni par un
court extrait du documentaire télévisé de 1964 sur Kings Cross, The Glittering Mile, et par analogie par l’un des dessins dans L’Art of Rosaleen Norton (1952) intitulé Rites of Baron Samedi. Dans The Glittering Mile, Rosaleen Norton, habillée, pratique un rituel de bannissement en traçant un pentagramme dans l’air avec son athamé
cérémoniel, purifiant et définissant ainsi « l’espace sacré » associé
au rituel. Mais, nous savons que Rosaleen Norton n’a pas toujours été
vêtue lors de ses cérémonies car elle a confirmé dans son interview
avec D.L. Thompson que « la tenue de cérémonie va de la nudité à la
tenue complète - robes, capuche, sandales et accessoires ... » Rosaleen
Norton est apparue lors de son entretien avec Thompson vêtue uniquement
de son « tablier de sorcière » en cuir sombre, nue au-dessus de la
taille, même si elle a posé plus tard pour une photo portant un masque
de chat en plus de son tablier. Au cours de l’interview de Rosaleen
Norton par Thompson, les autres membres du coven portaient des masques
rituels d’animaux pour cacher leur identité et se référaient l’un à
l’autre en utilisant des sobriquets comme le Rat et le Crapaud,
demeurant ainsi effectivement anonymes. Il a été depuis établi que les
masques exotiques ramenés en Australie par Sir Eugene Goossens étaient
destinés à un usage rituel par le coven.
Des notes manuscrites inédites de Rosaleen Norton accompagnant le projet de manuscrit de son livre The Art of Rosaleen Norton, indiquent que Rites of Baron Samedi
est une « émotion d’une expérience personnelle ... une invocation
rituelle ». Le poème d’accompagnement de Gavin Greenlees décrit la
scène comme une « saturnale ». Rosaleen Norton reconnaît l’influence du
Voodoo dans la pratique rituelle et confirme que « la cheminée, le
crâne de bison, la chandelle, les chats, etc.… font partie de
l’ameublement de l’appartement de l’artiste ». Dans Rites of Baron Samedi,
on voit une performance rituelle où une femme exotique à la peau sombre
danse nue dans un état de frénésie au centre d’une petite pièce tandis
qu’un petit rassemblement de dévots rituels regarde avec admiration.
Certains de ces spectateurs portent des masques : l’un d’eux, qui est
peut-être Rosaleen Norton elle-même, est assis en tailleur, porte des
sandales et fume une cigarette dans un long porte-cigarette. Derrière
elle se trouve un jeune homme portant un simple masque sans ornements :
ce personnage ressemble à Greenlees. Une bougie a été placée au sommet
du crâne du bison et des forces magiques se pressent dans la pièce. Le
visage ailé du Baron Samedi et un serpent enroulé se dressent autour de
la danseuse, suggérant que le rituel combine des éléments du Voodoo, du
tantra et de la magie sexuelle. Pendant ce temps, la danseuse expose
son corps nu à la vue de tous alors qu’elle incarne le désir frénétique
d’Erzulie. Erzulie est une déesse Voodoo connue pour son amour et sa
passion, une figure archétypale associée à la magie sensuelle de la
voie de la main gauche, et ici la danseuse est devenue sa prêtresse car
elle est « possédée » par les énergies magiques provocantes de la
divinité Voodoo.
retour
|